<234> raison de l'être en effet relativement à la Porte Ottomane, dont on ne saurait point bonnement espérer que, vu la faiblesse de son gouvernement présent, elle voulût entendre à quelque acte de vigueur.

Les Autrichiens se rient des Turcs, les Russes s'en inquiètent peu ou point, et on ne saurait guère juger autrement si ce n'est qu'il faut que la France ait perdu beaucoup à la Porte Ottomane par le renversement du Mufti précédent, tout comme le chancelier d'Ulfeld s'en est expliqué, il y a quelque temps,1 et que les deux cours impériales, conjointement avec les deux Puissances maritimes, aient une grande faction à la Porte Ottomane qui s'intéresse pour elles, et qu'ainsi le dernier offrant et le plus haut enchérisseur l'emporte auprès du Turc.

Federic.

Nach dem Concept.


4092. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 30 janvier 1750.

Vous avez raison, quand vous dites dans votre rapport du 21 de ce mois que la cour de Vienne n'était pas entièrement satisfaite de la commission dont le ministre russien à Stockholm, Panin, vient d'être chargé de sa cour. Mais la véritable raison de ce mécontentement de la cour où vous êtes, laquelle je veux bien vous confier pour votre seule direction, est que la cour de Russie, ayant formé son projet de manière que, si la Suède venait à refuser de se prêter aux conventions offertes, alors la Russie éclaterait là-dessus en plaintes envers ses alliés, en traitant ce refus de la Suède d'un casus fœderis qui la mettait à même de leur demander les secours qu'elle s'était stipulés par ses alliances. Or, la cour de Vienne ne trouvant point encore, au moment présent, semblable projet de la Russie de sa convenance, il en résulte qu'elle ne saurait regarder que de travers la proposition que Panin a été chargé de faire à la Suède, qui de son côté, j'espère, saura se tirer d'affaire, en y répondant d'un ton ferme, quoique d'ailleurs modéré.

Federic.

Nach dem Concept.


4093. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 30 janvier 1750.

Votre dépêche du 8 de ce mois m'est bien entrée. Je crois fondées toutes les circonstances que vous m'y rapportez à l'occasion du major russien Rosen qui a été envoyé par sa cour comme courrier au sieur Panin à Stockholm.



1 Vergl. S. 163.