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Les bruits qu'on a répandus là où vous êtes, que le comte Finckenstein était revenu de son voyage de France à Berlin accompagné du fils du Prétendant,1 sont tout des plus absurdes, et tel serait un grand ignorant sur ce qui se passe dans le monde, qui en pourrait prendre quelque impression. Aussi démentirez-vous, si vous le jugez nécessaire, hautement ces bruits, en les traitant de mensonges insignes qui méritaient un souverain mépris et qui ne valaient pas la peine d'être relevés, à cause de leur grand ridicule.

Federic.

Nach dem Concept.


3764. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 22 juillet 1749.

Il est bon que les Suédois aient fait ces dispositions en Finlande que vous me marquez par votre dépêche du 11 de ce mois; il ne laissera cependant que d'être fort convenable, vu les raisons et les circonstances que je vous ai mandées dans ma dépêche immédiate du 19 de ce mois, laquelle je vous ai envoyée par un courrier exprès, que le ministère de Suède instruise positivement et avec précision le général Rosen sur ce qu'il aura à faire et sur la conduite qu'il devra tenir, en cas que les Russes voulussent entreprendre de faire entrer un corps de troupes dans la Finlande suédoise ou d'en débarquer sur les côtes de cette province, selon que je vous ai écrit par le susdit courrier, puisqu'alors pareilles représentations que celles d'un manque d'instruction, et qu'il enverrait à Stockholm pour savoir les intentions de sa cour, ne seraient pas d'un grand usage et ne feraient point d'impression sur les Russes. Vous en parlerez sur ce pied-là au comte Tessin et vous donnerez d'ailleurs la plus grande attention que possible aux circonstances présentes, qui sont si critiques, pour m'en faire souvent vos rapports.

Federic.

Nach dem Concept.


3765. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 22 juillet 1749.

Comme ce sont toujours les mauvaises nouvelles qui s'accomplissent plutôt que les bonnes, je crains bien que celles que le sieur de Goltz vient de nous donner,2 ne se vérifient que trop. Le mois prochain d'août en décidera; si alors l'événement les confirme, voilà la guerre commencée, dont apparemment nous ne serons pas mêlés cette annéeci, mais dans laquelle nous serons inévitablement impliqués dans l'année qui vient, à quoi je me prépare.



1 Vergl. Bd. VI, 548. 559. 572.

2 Vergl. S. 19—21.