<250> tout à craindre pour vous si vous ne savez quitter promptement ce pays dont le climat est tout-à-fait nuisible à votre santé. Quoique j'eusse bien souhaité que votre santé eût permis de vous laisser plus longtemps sur un poste où vos soins et services ont eu toute mon approbation, néanmoins dans la situation accablante où votre santé se trouvé, je n'ai pu plus tarder d'ordonner à mes ministres du département des affaires étrangères de vous expédier vos lettres de rappel et de vous faire relever par le sieur Warendorff.

Pour ce qui regarde le sentiment où vous êtes que, malgré toute la mauvaise volonté du Chancelier, il n'osera pas porter les choses à l'extrémité, aussi longtemps que le Danemark et la Porte ne changeront pas de sentiment et que l'Angleterre ne voudra pas se mêler de la querelle, je le trouve bien juste et je crois qu'un événement qui vient d'arriver à Constantinople mettra encore un grand anicroche aux desseins du Chancelier, parceque nous venons d'apprendre que le Grand-Visir, toujours soupçonné de pencher pour les deux cours impériales, a été déposé, que son kihaja a occupé sa place, et que Saïd-Effendi, cidevant ambassadeur de la Porte en Suède et en France, est nommé kihaja du nouveau Visir; changement qui ne laissera pas d'avoir beaucoup d'influence dans les affaires du Nord.

Federic.

Nach dem Concept.


4117. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 10 février 1750.

Vous pouvez bien croire que la nouvelle que vous venez de me marquer par votre dépêche du 3 de ce mois, relativement à la résolution que la cour de Dresde a prise de faire une nouvelle réforme dans l'armée saxonne et de défendre tout enrôlement ultérieur, ne m'a point été désagréable; et pour ce qui est des propositions que la cour de Saxe fera à la Diète prochaine à Varsovie, il n'est point à douter que ce seront les mêmes points qu'on proposa à la dernière Diète, mais desquels je suis persuadé aussi qu'ils échoueront tout comme ils ont fait auparavant.

Federic.

Nach dem Concept.


4118. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 13 février 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 7 de ce mois. Le détour que vous ferez par Berlin, quand vous vous serez mis en voyage pour Varsovie, ne sera pas fort considérable; c'est pourquoi vous n'aurez qu'à vous rendre alors ici pour prendre votre chemin par Potsdam et Berlin.