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Il serait superflu de vous recommander de tâcher d'approfondir au possible sur quoi il s'agit dans les chipotages entre le Chancelier et le sieur Guy Dickens, de même que dans le conseil de guerre qu'on va tenir là où vous êtes.

Federic.

Nach, dem Concept.


4122. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 14 février 1750.

Votre rapport du 3 de ce mois m'est bien parvenu. Il n'y a aucun doute que, vu les circonstances où se trouve la Suède vis-à-vis de la Russie, on ne dut être fondé à compter le plus sur les dispositions favorables où sont actuellement la Porte Ottomane et le Danemark, de sorte que si, ces considérations nonobstant, la Russie pouvait encore en vouloir venir à une guerre contre la Suède, il faudrait, en ce cas-là, l'attribuer et s'en remettre uniquement à la volonté absolue de la Providence divine, sans quoi il paraît presqu'impossible qu'il puisse s'allumer une guerre dans le Nord.

Federic.

Nach dem Concept.


4123. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Klinggräffen berichtet, London 30. Januar: „Un ami qui a une bonne correspondance à Vienne, me confia hier que la Russie y avait communiqué un mémoire, portant en substance qu'elle va proposer une alliance à la Suède par laquelle ces deux puissances s'engagent, savoir la Suède à y donner une déclaration formelle qu'elle ne portera aucune atteinte à la forme du gouvernement présent en ce pays-là, et qu'alors la Russie par cette convention-là donnera à la Suède les assurances les plus fortes d'entretenir une bonne amitié avec elle. On finit le mémoire par déclarer qu'on attend en Russie la réponse de la Suède, et, au cas qu'elle ne réponde pas à son attente, on réclame les engagements pris avec les alliés et nommément avec l'Angleterre … Je prends la liberté de supplier Votre Majesté de vouloir bien ménager tout ceci, afin que la personne en question ne soit point perdue, par où je recevrais en même temps un tort dont je ne pourrais revenir. Cette personne est

Potsdam, 14 février 1750.

Vous pouvez sûrement compter que le secret relativement aux avis que vous m'avez communiqués par votre rapport du 30 du mois dernier, vous sera religieusement gardé de ma part, et qu'il n'en transpirera absolument rien. Je suis en droit de croire que les soupçons que les Anglais voudront inspirer à la France sur mon sujet, ne feront nulle impression sur elle. Le ministère de France y est trop préparé, et j'ai eu soin de lui faire remarquer dans toutes les occasions la fausseté de pareils propos et le venin qui y est caché, en sorte que ce ministère est trop persuadé que, si des troubles s'élèvent dans le Nord, ce n'est point de ma faute ni par mon impulsion.