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4160. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 17. Februar: „Le sieur Verlet, adjoint du ministre autrichien, a fait valoir auprès du marquis d'Havrincourt ses arguments en faveur de la convention proposée,1 et, pour tâcher de l'amener à quelque concert ou mesures à prendre entre eux relativement à cette matière, il lui a fait la lecture du rescrit impérial qu'on lui avait envoyé … La réponse que l'Ambassadeur m'a dit lui avoir faite, est des plus fermes.“

Potsdam, 3 mars 1750.

Je vous sais bon gré des éclaircissements que vous m'avez donnés relativement aux propos que le sieur Verlet a tenus à l'ambassadeur de France, suivant votre dépêche du 17 du mois passé dernier. Autant que j'apprends par mes lettres de Vienne, la réponse que le ministère de Suède donnera sur le mémoire présenté par le sieur Panin, ne plaira pas également à la cour de Vienne qu'à celle de Russie; malgré cela, je suis persuadé qu'elles y penseront plus d'une fois, avant que pousser les choses à l'extrémité, quoiqu'il faudra s'attendre que les démonstrations guerrières de la Russie iront toujours le même train, dans cette année-ci, qu'elles ont fait par le passé, et que le chancelier Bestushew n'oubliera rien pour agacer la Suède au possible.

Federic.

Nach dem Concept.


4161. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION EARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 3 mars 1750.

Vous faites très bien de me rapporter fidèlement, ainsi que vous le faites par votre dépêche du 14 de février dernier, toutes les circonstances telles qu'elles vous paraissent se manifester dans les affaires à la cour où vous êtes. Vous continuerez de la sorte, autant que vous serez encore à Pétersbourg, et vous recommanderez au sieur Warendorff de poursuivre, après vous, sur un pied égal.

En attendant, je crois presque comprendre que les chipoteries qui sont, à l'heure qu'il est, si fort en vogue entre le comte Bestushew et le sieur Guy Dickens, ont principalement pour objet que la Russie se propose de réclamer de ses alliés les secours stipulés par leur alliance, en cas que la réponse qu'elle attend de la Suède, sur le mémoire que le sieur Panin vient de présenter à Stockholm de la part de la Russie, n'agrée point à cette dernière, et que le comte Bestushew se flatte de pouvoir entraîner l'Angleterre à attaquer la Suède.

Le caractère fougueux du sieur Guy Dickens, joint à son animosité contre le ministère suédois, pourrait peut-être le pousser à se laisser



1 Vergl. S. 154. 183. 217.