<279>ment dans la forme du gouvernement suédois, et les discussions dans lesquelles on était entré avec la cour de Suède sur une matière aussi délicate pour toute puissance indépendante; que Sa Majesté avait cependant vu avec une véritable satisfaction qu'on écartait en Suède tout ce qui pouvait donner lieu au moindre soupçon, et qu'on prenait même pour cet effet toutes les précautions qui paraissaient tant soit peu compatibles avec la dignité de la couronne, précautions qui avaient fait d'autant plus de plaisir à Sa Majesté qu'Elle n'avait pas douté un seul instant qu'elles ne servissent à calmer entièrement toutes les appréhensions de la cour de Russie; mais que Sa Majesté S'était vue à regret trompée dans Son attente par le nouveau mémoire que le comte Panin avait remis à Stockholm au mois de janvier dernier, et dans lequel cette même matière avait été remise sur le tapis d'une manière que toute l'Europe avait pu prévoir la réponse que la cour de Suède avait été obligée d'y donner pour ne pas préjudicier aux droits de son indépendance et à la dignité de sa couronne; que dans cette situation des choses, Sa Majesté ne pouvait S'empêcher de requérir instamment et amiablement Sa Majesté l'impératrice de Russie de se désister de toute explication ultérieure et de laisser tomber une affaire dont les suites ne pourraient que plonger le Nord dans le trouble et dans la confusion; que Sa Majesté faisait ces instances avec d'autant plus de confiance qu'Elle y était autorisée par Son amitié personnelle pour Sa Majesté l'Impératrice, par l'intérêt qu'Elle prenait à la conservation de la paix, et enfin par les liaisons qui subsistaient entre Elle et la cour de Suède en vertu du traité de 1747 et dont Elle ne pourrait pas Se dispenser de remplir les engagements, de concert avec Ses alliés, dans le cas où la Suède, contre toute attente, serait attaquée, et que Sa Majesté Se flattait que toutes ces considérations engageraient la cour de Russie à se contenter de la réponse polie et convenable de la cour de Suède et à fournir ainsi une nouvelle preuve de la pureté de ses intentions pour l'affermissement de la paix et de la tranquillité dont Sa Majesté Impériale avait déjà donné des assurances si positives à toutes les cours intéressées au repos du Nord.


Déclaration verbale à faire aux cours de Vienne et d'Angleterre.

Que, la conservation du repos et de la tranquillité du Nord faisant un objet également intéressant pour toutes les puissances de l'Europe, le Roi n'avait pas voulu différer à S'ouvrir1 confidemment à la cour de Vienne (d'Angleterre) sur les différends qui subsistaient depuis quelque temps entre les cours de Russie et de Suède et qui semblaient menacer cette tranquilhté. Que Sa Majesté S'était flattée, après les assurances




1 Am Rande steht von der Hand des Geh. Raths Vockerodt: „Addatur in der nach England: de nouveau.“ Vergl. Bd. VI, 445.