<310> ne vous éloigniez pas trop tôt de la cour où vous êtes, ainsi qu'il me paraît que, pourvu que vous partiez de Dresde huit ou dix jours devant le Roi, ce temps vous suffira pour venir prendre mes ordres ici et d'arriver après à temps encore à Varsovie.

Federic.

P. S.

Votre dépêche du 24 de ce mois vient de m'être rendue à l'instant. Ma réponse y est que vous ne deviez rien négliger de tout ce que les circonstances pourront vouloir vous permettre, pour rendre la plus forte que possible la somme du capital payable à mes sujets à la prochaine foire de Leipzig, mais qu'en cas qu'il n'y eût absolument rien à faire pour l'augmentation de la somme des 25,000 écus qui vient de vous être offerte à raison dudit payement, il faudra s'en contenter pour lors et croire qu'il vaut toujours mieux recevoir quelque chose que rien du tout.

Nach dem Concept.


4208. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 28 mars 1750.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite à la date du 13 de ce mois. Je ne saurais qu'applaudir à la façon dont le comte Tessin s'est pris pour corriger le sieur Verlet des faux et calomnieux bruits qu'on a disséminés et qui ont fait impression sur lui au point qu'il en a mêlé dans ses discours. Vous devez savoir cependant que tous ces mauvais bruits sont pour la plupart de la façon du chancelier Bestushew, qui en instruit le sieur Panin d'une manière si positive que celui-ci se voit obligé de les faire disséminer par ses suppôts. Au surplus, je veux bien vous dire, quoique dans la dernière confidence, qu'il m'est revenu par un fort bon canal qu'il y a des gens à Stockholm de la nation suédoise qui, pour attraper l'argent du sieur Panin, lui font accroire qu'ils sont à même de lui communiquer tout ce qui se passe de plus secret, non seulement dans le Sénat, mais encore auprès du ministère de Suède et partout ailleurs; que c'étaient ces gens qui avaient fait accroire comme s'il y avait été fait une nouvelle convention très secrète entre la France, moi et la Suède, et qui n'ont pas hésité de lui en imposer par une copie de cette prétendue convention qu'ils lui ont vendue assez cher. Je laisse à votre discernement si vous trouvez convenable de faire part au comte Tessin de cette circonstance, pour qu'il sache veiller sur ces gens et tâcher de les découvrir; ce que vous ne ferez cependant qu'en lui recommandant le dernier secret là-dessus, afin qu'une indiscrétion à cet égard ne fasse pas perdre le canal d'où j'ai tiré tout cela.