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4235. AU CONSEILLER PRIVÉ DE CAGNONY A MADRID.

Potsdam, 11 avril 1750.

Votre rapport du 16 de mars dernier m'est bien parvenu. Quoique je ne disconvienne pas que la négociation dont vous êtes chargé à la cour de Madrid, puisse rencontrer ses difficultés, il ne m'est cependant point douteux que, pourvu que vous ayez une fois rencontré vos canaux et que votre négociation ait pris racine, elle ne prenne pour lors un pli qui lui soit plus favorable. En attendant, je ne juge pas qu'il soit convenable encore que vous preniez caractère public, avant que vous ne soyez en état de juger du succès de votre commission, et il ne saurait point nuire que vous donniez intelligiblement à entendre au ministre espagnol Carvajal que vous n'étiez point à même de prendre caractère public, avant que vous ne sachiez quelle serait l'issue de votre commission, puisqu'il me serait trop sensible si, après avoir envoyé en Espagne un ministre caractérisé pour y traiter de ma part sur une prétention légitime et fondée, je me voyais nonobstant de cela en butte d'y être refusé, de sorte que, si vous deviez prendre caractère, il fallait auparavant que vous fussiez assuré du succès de votre commission.

Federic.

Nach dem Concept.


4236. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 11 avril 1750.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 24 du mois dernier. Comme je n'ai rien de plus intéressant à présent que de savoir précisément le parti que la cour où vous êtes prendra, à la fin, relativement à la Suède, vous devez tâcher au possible d'approfondir exactement si ladite cour voudra venir à des extrémités contre la Suède, ou si l'apparence est qu'elle se bornera à des ostentations et qu'elle ne fera qu'agacer la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.


4237. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 11 avril 1750.

Je vous sais bon gré des nouvelles que vous m'avez communiquées, concernant les affaires de Turquie. Ce qui inquiète là-dessus, c'est que, dans l'habitude où on y est de changer à tout moment de ministres et de culbuter tour à tour l'un après l'autre, on ne saura jamais faire fond sur ces gens-là ni faire fond sur leurs déclarations.

Pour ce qui regarde les affaires du Nord, je suis dans la ferme persuasion que, si les choses se passent encore cette année-ci tranquille-