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4240. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION FRÉDÉRIC DE VOSS A COPENHAGUE.

Potsdam, 11 avril 1750.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois, et vous avez très bien fait de vous remettre simplement aux lumières du ministre de France, quand il croira le moment convenable pour faire des ouvertures à la cour de Danemark, concernant l'alliance à faire avec moi. J'approuve d'ailleurs la façon dont vous vous êtes expliqué, vis-à-vis de ce ministre, de ce que la cour mentionnée ne m'a pas réciproquement communiqué les déclarations dont ses ministres aux cours étrangères sont chargés relativement aux différends entre la Suède et la Russie; aussi avez-vous bien fait de laisser là cette affaire, qui n'est proprement qu'une bagatelle et qui ne vaut pas d'être relevée.

Federic.

Nach dem Concept.


4241. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

[Potsdam], 11 avril 1750.

Monsieur le Marquis de Valory. Un avis secret m'étant parvenu sur une découverte que la cour de Russie prétendait avoir faite qu'il y avait une nouvelle convention de réglée entre la France et moi, en conséquence de laquelle votre cour s'était engagée de me fournir, en cas de rupture dans le Nord, 20,000 hommes de ses troupes assemblées en Lorraine, tout comme je m'étais engagé de faire marcher alors mon contingent au secours de la Suède, dès que vos troupes auraient passé le Rhin — j'ai bien voulu me donner la satisfaction de vous en donner part, quoique sous le sceau d'un secret absolu, et que vous n'en parliez à personne, puisqu'il m'importe qu'on ne s'aperçoive pas de ce que j'en suis informé. Quoique vous connaissiez la futilité de cette prétendue découverte, je sais cependant que les deux cours impériales en sont extrêmement intriguées et qu'elles voudraient bien voir clair là-dessus, parcequ'elles craignent qu'un pareil concert, pris entre la France et moi, ne dérange considérablement les mesures déjà concertées entre elles au cas de guerre dans le Nord. Rien ne me paraît ainsi plus naturel et plus convenable pour nous que de les laisser dans cette erreur, par un silence affecté, si elles venaient à vouloir s'en éclaircir directement ou indirectement. Au moins, Monsieur, vous demandé-je avec instance de vouloir bien me garder un secret religieux sur la confidence que je vous fais à ce sujet. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der von Valory eingesandten Abschrift im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.