<333> propos de faire quelques réflexions sur la position où se trouvent respectivement tous les alliés.

Les Suédois n'ont que 24,000 Russes1 sur les frontières de la Finlande, et, s'ils portent le corps de troupes que commande le sénateur Rosen2 à un nombre égal, il paraît qu'ils pourront se défendre avantageusement, un peuvent, de plus, par le moyen de leurs vaisseaux et galères, empêcher les Russes3 de faire quelque débarquement à leur dos, de sorte que, s'ils ne font pas des fautes capitales et contraires aux règles de l'art militaire, il n'est point à craindre qu'ils essuient des revers.

Nous nous trouvons dans une situation plus embarrassante. Nous avons 40,000 Russes sur les frontières de la Prusse qui, dès que nous aurons fourni à la Suède les secours stipulés, nous attaqueront, selon que nous le savons avec sûreté. La Reine-Impératrice4 rassemblera en même temps une armée de 60,000 hommes, à laquelle 20,000 Hongrois se joindront, afin de nous entamer du côté de la Silésie. Les Saxons, de plus, alliés ou, pour mieux dire, esclaves des Russes, seront obligés de se mettre de la partie, de sorte que nos forces seront occupées de tous les côtés, et que, bien loin de pouvoir nous engager dans de trop vastes projets, nous aurons bien de la peine à nous soutenir nous-mêmes contre des puissances aussi formidables qui nous attaquent; et nous en imposerions à la Suède et à nos alliés, si nous avancions des choses sur lesquelles ils ne pourraient réellement pas compter.

Quant à la France,5 l'on pourrait désirer qu'elle fît la conquête de la Flandre, ce qui obligerait l'Impératrice-Reine d'envoyer des troupes pour la défense des ses États, effort que les Puissances maritimes exigeraient d'elle à tout prix. En supposant que les choses tournassent au plus mal en Suède, la France aurait un moyen assuré en mains pour rétablir les choses en Suède comme elles devraient être.

Après ces idées, que nous hasardons simplement, il paraît que ce que nous devrions tâcher d'effectuer avec le plus d'empressement, serait de tirer des secours du Danemark, qui, par le moyen de ses vaisseaux, pourrait nous procurer la supériorité sur mer et, par conséquent, sur terre; ce serait de nous assurer de l'assistance de la Porte, qui, par le moyen d'une diversion, nous donnerait le moyen de respirer; ce serait, de plus, d'entretenir la France dans les dispositions favorables dont elle nous a donné des marques si efficaces, nous en remettant toutefois à elle de la manière dont elle jugera à propos de soutenir ses alliés, dont les intérêts — du moins ceux de la Prusse et de la Suède — paraissent inséparables de ceux de cette monarchie.

La réflexion que nous faisons sur le corps d'auxiliaires de 9,000



1 Im Concept: Moscovites.

2 Vergl. S. 66.

3 Im Concept: Moscovites.

4 Im Concept: La reine de Hongrie.

5 Statt des folgenden Absatzes stehen in dem eigenhändigen Concept des Königs nur die Worte: „NB. Article de la France, lettre à Valory (vergl. Nr. 4244). La conquête de la Flandre.“