<339> année passera encore sans que la Russie pousse les choses contre la Suède à l'extrémité. Du moins sais-je par différents avis que la bonne intelligence qui règne entre la France et moi, intrigue extrêmement les deux cours impériales et semble arrêter les mesures qu'elles ont prises entre elles au cas d'une rupture dans le Nord.

Federic.

Nach dem Concept.


4251. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 14 avril 1750.

J'ai reçu à la fois vos dépêches du 31 du mois dernier et du 3 du courant. Pour ce qui regarde l'accession au traité de 1746 dont vous faites mention, j'avoue que j'ai encore bien de la peine à m'imaginer et me représenter qu'il s'y agisse de quelques engagements offensifs, et, supposé qu'il y en ait, la proposition ne saura venir ni de la part de la cour de Vienne ni de celle de Londres, mais uniquement de celle de Russie, qui seule est dans l'extravagante opinion que ses amis sont obligés d'épouser ses querelles malgré que cela ne convienne aucunement à leurs intérêts. Et quant aux négociations des Puissances maritimes avec quelques princes de l'Empire, j'estime qu'elles n'ont pour but que principalement l'élection d'un roi des Romains.

Federic.

Nach dem Concept.


4252. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 14 avril 1750.

Monsieur le Marquis de Valory. J'ai reçu votre lettre du 14 de ce mois. Quand je vous ai demandé le secret sur les confidences que je vous ai faites en dernier lieu, je n'ai nullement pensé d'en vouloir exclure M. le comte de Tyrconnell, dont j'ai la satisfaction de connaître déjà les sentiments de droiture, pour ne pas être entièrement assuré que tout secret ne soit auprès de lui en très bonnes mains.

Vous me demandez d'ailleurs si je ne croyais pas qu'il convînt qu'il entrât en activité, en me remettant ses lettres de créance. Vous jugerez vous-même que je ne saurais nullement lui prescrire quelque chose là-dessus, et que c'est à vous et à M. le comte de vous concerter à cet égard, conformément aux instructions que votre cour lui a données, moi étant toujours prêt de lui donner son audience pour me remettre ses lettres de créance, dès qu'il lui plaira de me la demander selon ce qui est de l'usage.

Pour ce qui regarde M. le chevalier de La Touche,1 je suis bien aise de le savoir arrivé chez vous; je le crois d'ailleurs suffisamment



1 Vergl. S. 322.