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4255. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 18 avril 1750.

La dépêche que vous m'avez faite du 8 de ce mois, m'a été bien rendue. Je conviens avec vous du désir secret que la cour de Vienne a d'être spectatrice tranquille d'une guerre qu'elle aurait soufflée et à laquelle elle ne prendrait part que lorsqu'elle le trouverait de sa convenance; mais vous trouverez aussi vous-même combien elle se tromperait dans ses espérances, pourvu que vous réfléchissiez seulement que la France a déclaré nettement que, dès que la guerre éclaterait au Nord, elle commencerait d'abord à opérer pour faire diversion, et qu'en conséquence il serait impossible que l'Impératrice-Reine sût rester spectatrice. D'ailleurs, les affaires du Nord sont tellement compliquées que, dès que la Russie commence le branle, la France, l'Autriche et moi en serons absolument mêlés, et le feu de guerre éclatera tout d'un coup aux quatre coins de l'Europe.

Federic.

Nach dem Concept.


4256. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 18 avril 1750.

Je viens de recevoir votre dépêche du 7 de ce mois. Les nouvelles que vous m'y avez marquées, sont toutes d'une bonne apparence, pourvu qu'elles continuent. Car pour ce qui est des politesses que le chancelier Bestushew a faites au sieur de Greiffenheim,1 j'avoue que je ne m'y fie pas trop et que je ne m'en laisserais jamais endormir; et pour ce qui regarde la nouvelle de la marche de quatre régiments russes vers les frontières de la Finlande, je puis vous dire qu'elle m'a été confirmée depuis peu par mes lettres de Pétersbourg, bien qu'on ne m'ait jamais marqué que ces régiments iraient précisément aux frontières de la Finlande, mais seulement qu'ils avaient ordre d'aller joindre les autres troupes russes qui étaient déjà en Finlande. Enfin, un temps de quatre à six semaines passées encore nous fera voir plus clairement sur les vrais desseins de la cour de Pétersbourg.

Federic.

Nach dem Concept.


4257. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 18 avril 1750.

J'accuse la dépêche que vous m'avez faite du 31 du mois dernier de mars. Comme je ne doute nullement qu'à l'heure qu'il est vous



1 Vergl. S. 352.