<343> n'ayez eu occasion de faire cette déclaration dont vous avez été chargé,1 je suis assez impatient d'apprendre de quelle manière la cour où vous êtes s'est expliquée là-dessus. En attendant, je sais, à n'en pouvoir douter, que les deux cours impériales sont assez inquiètes sur la bonne intelligence qui règne à présent heureusement entre la France et moi et entre le Danemark et la Suède; ainsi qu'il nous reste à voir si ces circonstances ne mettront pas quelque empêchement aux mauvais desseins du Chancelier.

Federic.

Nach dem Concept.


4258. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 6. April: „J'ai cru sentir, la dernière fois que j'ai vu le marquis de Puyzieulx, que l'ardeur pour la guerre2 avait un peu baissé. Il est certain que le marquis de Puyzieulx et le comte de Saint-Séverin sont les deux ministres du conseil d'État ou de conférence du roi de France dans lesquels on peut trouver le plus de ressources pour le soutien du système de Votre Majesté avec la France, et qu'ils sont ceux qui paraissent penser le mieux; mais ils ont leurs inégalités, qui viennent des difficultés qu'ils trouvent avec leurs collègues, ou des différentes faces dont quelquefois les objets leur paraissent, ensuite de ce qu'on leur écrit du dehors, qui bigarre leurs idées, ou soit enfin par la situation particulière dans laquelle ils sont par rapport à leur santé, étant tous deux maladifs et vaporeux.“

Potsdam, 18 avril 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 6 de ce mois et vous sais bon gré des avertissements intéressants que vous m'y avez donnés sur différents sujets. Pour ce qui regarde les affaires du Nord, nous sommes ici encore dans l'incertitude de quelle manière elles tourneront à la fin; tantôt il paraît comme si les brouilleries étaient inévitables, tantôt les apparences sont qu'elles pourraient se calmer encore. En attendant, je ne suis pas trop fâché que l'ardeur des ministres de France pour la guerre baisse un peu, puisque sans cela ils engageraient peut-être un peu trop légèrement la guerre, à laquelle ils penchent bien plus dans le moment présent qu'ils ne faisaient il y a quelques mois, et je sais que le comte Tyrconnell a dit depuis en propres termes : « Nous voyons que ces gens-là nous veulent faire la guerre, et puisqu'ils la veulent, il vaudra toujours mieux que nous la fassions dans le moment présent où ils ne sont pas encore préparés, que d'attendre jusqu'à ce qu'ils se soient arrangés pour la faire à nous. » Ce que je n'aurais point aimé,3 parceque de ma part je n'y aurais pas été tout-à-fait préparé et que je me ressens encore un peu de la dernière guerre que j'ai soutenue contre la cour de Vienne.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 278.

2 Vergl. S. 293.

3 Vergl. S. 327.