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3783. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 2 août 1749.

Votre dépêche du 22 de juillet dernier m'est bien entrée, et je suis fort sensible à l'attention que le Prince-Successeur vient encore de me témoigner.1 Ce que je souhaite au moment présent, c'est que le sieur de Panin ne soit point chargé de faire de mauvaises déclarations à la Suède de la part de sa cour. Il est sûr cependant qu'il en fera de deux une, ou pour avoir des assurances formelles du Prince-Successeur de ne point vouloir se prêter au rétablissement de la souveraineté en Suède lors de son avènement au trône, ou pour annoncer l'entrée d'un corps de troupes russiennes dans la Finlande suédoise.

Au premier cas, il y aurait encore de quoi espérer pour la conservation de la tranquillité du Nord; mais au second, la guerre serait inévitable.

Je me flatte que le ministère suédois aura pris des mesures convenables pour obvier à l'un et à l'autre, ne pouvant d'ailleurs guère manquer d'arriver que les affaires se développeront dans le courant du mois présent, de manière qu'on verra plus clair sur le pli qu'elles voudront prendre.

Federic.

Nach dem Concept.


3784. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A COMPIÈGNE.

Potsdam, 2 août 1749.

Mes dépêches précédentes vous auront appris combien je suis encore incertain sur le parti que la Russie prendra relativement à la déclaration qu'elle veut faire à la Suède par son ministre à Stockholm.

Si elle fait déclarer qu'elle n'exige qu'une assurance de la part du successeur à la couronne de Suède que, lorsqu'il ira monter au trône, il ne donnera nullement les mains à ce qu'il se fasse aucun changement à la forme présente du gouvernement, alors la tranquillité du Nord pourra se conserver. Mais si, au contraire, la Russie fait déclarer qu'elle ne saurait se dispenser de faire entrer un corps d'armée dans la Finlande suédoise, aucun homme raisonnable ne saurait envisager autrement cette démarche que comme une infraction de paix et une hostilité ouverte.

Je conviens avec M. de Puyzieulx qu'il serait très désirable pour la tranquillité du Nord que l'accommodement entre la Suède et le Danemark se puisse conclure; aussi, pour faciliter cet ouvrage salutaire,



1 Durch eine verbindliche Antwort, Stockholm 28. Juni a. St. (im Original verschrieben 28. Juli), auf den Bd. VI, 574 erwähnten Brief des Königs.