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4279. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 28 avril 1750.

Le plan qu'en conséquence de la dépêche que vous m'avez faite du 17 de ce mois, le ministère de Suède s'est proposé de suivre, de ne pas franchir les bornes de la modération non plus que de la fermeté et de veiller soigneusement sur tout ce qui se passera aux frontières de la Finlande, enfin de régler là-dessus les arrangements à prendre, a toute mon approbation et, pourvu qu'il soit bien exécuté, ne laissera pas de tirer la Suède de tout son embarras.

Mes dernières nouvelles de Russie sont assez favorables, et je viens d'avoir de fort bon lieu des assurances assez positives que la Russie, quelque grimace qu'elle fasse, n'avait pas envie de rompre, et que même le chancelier Bestushew n'oserait porter les choses à cette extrémité sans risquer de ruiner sa fortune. L'on ajoute qu'on pourrait compter que la cour de Pétersbourg ne répliquerait pas à la dernière réponse de la Suède, mais que la Russie resterait armée et que l'on continuerait les ostentations guerrières jusqu'à la mort du roi de Suède. Mais ce qui me console encore plus que tout cela, c'est que je tiens de fort bonne main que, quand le cas du décès du roi de Suède arriverait et que le Prince-Successeur prendrait le parti, dès son avènement au trône, d'envoyer un ministre de marque à la cour de Pétersbourg dont la personne ne lui serait pas tout-à-fait désagréable et qui serait chargé de quelque assurance de la part du Prince — qu'alors la cour de Pétersbourg s'en contenterait et prendrait le prétexte par là pour désarmer.

Federic.

Nach dem Concept.


4280. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 28 avril 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 14 de ce mois. J'ai eu tout lieu jusqu'ici de me louer de la façon droite et sincère dont la cour de Copenhague a agi pour la conservation de la tranquillité du Nord, et les déclarations qu'elle a fait faire vis-à-vis des deux cours impériales, n'ont pas laissé de faire impression.

Comme les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg, m'assurent presque positivement que la Russie, malgré toutes les grimaces qu'elle faisait, n'avait guère plus d'envie de rompre avec la Suède et que même le chancelier Bestushew n'oserait porter les choses à l'extrémité sans exposer sa fortune, mais que la Russie resterait armée et continuerait les ostentations guerrières jusqu'à la mort du roi de Suède, il y a à espérer que tout se pourra calmer encore