<380> à même d'approfondir bien des choses qui, en défaut de cela, vous coûteraient bien de savoir.

Je conviens de la duplicité de la cour de Vienne,1 et j'ai appris par plus d'un canal combien cette cour se voit mortifiée de ce que les troubles qui ont menacé le Nord viennent de s'apaiser, quoiqu'elle dissimulait le mieux qu'elle pouvait le chagrin qu'elle en ressentait. Tout cela ne doit point vous relâcher dans votre attention sur tout ce qui se passe et s'intrigue là où vous êtes.

Ayant, au surplus, été informé de la nouvelle chicane que le chancelier Bestushew vous a faite pour éloigner votre audience auprès de l'Impératrice,2 j'y ai mis ordre et je vous renvoie sur cela au rescrit que vous recevrez du département des affaires étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.


4319. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE

Potsdam, 19 mai 1750.

La relation que vous m'avez faite du 9 de ce mois, m'a été rendue. Malgré le sensible déplaisir que la cour de Vienne ressent de ce que les affaires du Nord se tournent tout d'une autre façon qu'elle l'aurait souhaité, et qu'elle manque par là le but qu'elle en avait espéré, je suis persuadé que tous les nuages qui menaçaient le Nord, seront dissipés. Pour ce qui regarde les campements qu'elle ira former au mois d'août, elle sera la maîtresse de faire à ce sujet ce qui lui semblera bon, et je n'en serai nullement embarrassé. En attendant, comme je suis assez curieux de savoir si l'on fera faire quelques nouveaux exercices ou manœuvres aux troupes qu'on assemblera, je souhaiterais bien que vous puissiez trouver quelque émissaire ou espion, vers le temps que ces campements se formeront, pour y observer les manœuvres que les troupes feront, afin que vous sachiez m'en faire un rapport exact.

Federic.

Nach dem Concept.


4320. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 19 mai 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 8 de ce mois. Vous pourrez hardiment assurer au comte Tessin que, si jamais les dépêches suédoises se trouvaient avoir été ouvertes en chemin, cela ne s'était nullement fait au passage par mes États, et que lui, comte Tessin, pouvait tout-à-fait compter làdessus. Je crois avec tout cela qu'il y a du malentendu là-dedans, soit de la part du comte Tessin, soit de votre côté, et, pour vous



1 Vergl. die vorige Nummer.

2 Vergl. S. 378.