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4323. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 23 mai 1750.

La présente n'est que pour accuser les-dépêches que vous m'avez faites du 5 et du 12 de ce mois, par lesquelles j'ai appris avec bien de la satisfaction les assurances que vous me donnez que la Suède ne court aucun risque, dans la situation présente des affaires, d'être attaquée de la Russie.

J'ai été d'ailleurs bien content du détail que vous m'avez fait de la conversation intéressante que vous avez eue avec l'ami connu, et des autres détails assez dignes de mon attention que vous y avez ajoutés et que je crois tous exacts et vrais, mais qui ne laissent guère espérer que le grand antagoniste serait culbuté du parti opposé à lui.

Au surplus, je ne saurais point goûter le conseil que l'ami connu vous a donné de suspendre la déclaration dont vous êtes chargé;1 aussi ne veux-je point croire que vous vous serez laissé ébranler par cet avis, et je serais sûrement bien mécontent de vous, quand vous n'exécuteriez pas mes ordres là-dessus au pied de la lettre et tels que je vous les ai prescrits. Ce que vous ne manquerez pas de bien observer.

Federic.

Nach dem Concept.


4324. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 15. Mai, Saint-Severin habe ihm gesagt: „Nous communiquerons toujours au Roi votre maître tout ce que nous croirons qui peut l'intéresser; mais nous espérons qu'il nous rendra le change, et que la réciprocité qui doit être entre amis et des alliés, aura lieu entre nous. Je ne vous cacherai pas que le Roi est touché de la confiance qu'on lui marque.“

Potsdam, 26 mai 1750.

Votre dépêche du 15 de ce mois m'a été rendue. La façon de penser du ministère de France sur les affaires du Nord est également juste et solide. Rien de plus désirable que l'affermissement de la paix; mais quant à la Russie, je crois qu'il coûtera encore de disposer celle-ci à finir ses ostentations sur les frontières de la Suède, quoi-

qu'on ait tout lieu de croire qu'indépendamment de ces démonstrations la Russie ne veuille pas entamer la Suède.

Pour ce qui concerne le propos que M. de Saint-Séverin vous a tenu relativement à la communication confidente à entretenir entre la France et moi, je crois que jamais la France ne saura se plaindre comme si j'y avais manqué de ma part, et vous et le marquis de Valory me serviront de témoins que j'y ai agi toujours sans réserve.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 278.