<39> la Russie en veut réellement à la Suède, ou si les démonstrations guerrières de celle-là n'ont été que pour en imposer à celle-ci; car si la cour de Russie reste à ne vouloir qu'une nouvelle assurance de la part du successeur au trône de Suède que, lorsqu'il montera sur le trône, il ne veuille point donner les mains à quelque changement de gouvernement, je crois que la paix pourra se conserver; mais si la Russie continue dans le dessein de vouloir faire entrer des troupes dans la Finlande suédoise, alors la guerre en sera inévitable. Comme toutes ces circonstances ne vous sont point inconnues, je me persuade que vous aurez redoublé d'attention sur tout ce qui se passe là où vous êtes, pour m'en informer avec toute l'exactitude possible.

Federic.

Nach dem Concept.


3789. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 2 août 1749.

J'ai reçu vos dépêches du 26 et du 29 de juillet dernier, et je suis fort curieux d'apprendre de vous la suite du détail de ce qui se passe à la Diète de Dresde et quels seront les résultats qui y seront pris, de sorte que vous devez m'en faire souvent vos rapports.

Je devrais presque juger que ce ne sera qu'à grande peine que le maréchal de Saxe sera entièrement satisfait sur ses prétentions1 de la cour où vous êtes. Pour ce qui est de mes sujets créanciers de la Steuer, je ne saurais rien vous dire à leur égard au moment présent, si ce n'est que vous ayez à faire le possible et tout ce que les circonstances voudront permettre, pour leur procurer leur payement.

Quant au renouvellement du traité de subsides entre la France et la Saxe, mon intention est que vous vous teniez tout boutonné là-dessus et ne vous en mêliez ni en blanc ni en noir. Je veux bien que vous sachiez confidemment que je souhaiterais que ce renouvellement du traité en question ne se fît point, par raison que la Saxe, à cause de sa grande impuissance, ne se trouve point en état de rendre réellement service à la France et qu'ainsi la France ne ferait au fond, en lui prolongeant ses subsides, que jeter son argent, et que d'un autre côté le premier ministre saxon n'en resterait pas moins attaché et dévoué aux deux cours impériales, au point même de tâcher de rendre sous main tout mauvais service à la France et aux amis de cette dernière.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Voss giebt in seinem Bericht vom 26. Juli die Höhe der Schuldforderangen des Marschalls auf 100,000 Reichsthaler an.