<394> s'était effectivement pas expliqué autrement, mais que sa cour avait jugé à propos de donner plus d'étendue au discours du Chancelier, que celui-ci en avait été fort piqué, mais qu'il1 avait trouvé moyen de l'apaiser, en faisant entendre en tout ceci que sa cour avait fait une fausse démarche. J'en tire la conséquence que l'intelligence entre les deux cours impériales n'est pas tout-à-fait si étroite comme l'on se le représente, et qu'il y a souvent de petites démêlés et bisbilles entre elles.

Je vous aurai bien de l'obligation, quand vous saurez me procurer l'état des revenus de la Reine-Impératrice, et s'il y a moyen que vous sachiez me procurer encore le nouveau règlement touchant les exercices et les manœuvres des troupes, avec les tailles-douces, je vous permets très volontiers d'y employer 30 ou 40 ducats.

Au reste, je suis bien fâché de vous dire encore que le bien de mes intérêts ne me permet pas de vous rappeler avant que le sieur de Voss ne soit de retour de sa mission en Pologne;2 il y a des raisons particulières encore qui ne me permettent absolument pas de goûter la proposition que vous me faites d'avancer votre retour et de laisser, en attendant, le soin de mes affaires au sieur von der Hellen, dont j'ai d'ailleurs tout lieu d'être très content.

Federic.

Nach dem Concept.


4344. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Königsberg, 8 juin 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 25 du mois passé. C'est bien judicieusement que les ministres de France attendent de voir quel aura été le succès de la proposition que l'Angleterre doit faire à la Russie pour pacifier les différends entre celle-ci et la Suède; cette proposition et la double garantie qu'on a offerte,3 doit mettre la Russie et ses alliés au pied du mur, afin de juger, par le succès qu'elle aura ou non, sur leur façon présente de penser. En attendant, selon mon idée et selon ce qui me paraît, les cours de Vienne et de Londres ne voudront pas que le feu de guerre éclatât si tôt dans le Nord, elles ne voudraient pas cependant l'étouffer tout-à-fait, mais le laisser caché sous les cendres, afin de l'attiser dès qu'elles trouveront les conjonctures assez propres pour le faire. D'ailleurs ces deux cours ne voudraient point rebuter tout-à-fait celle de Russie, pour ne pas se priver de son assistance, quand elles en auront besoin pour l'exécution de leurs vues.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Bernes.

2 Vergl. S. 376.

3 Vergl. S. 377.