<40>

3790. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 4 août 1749.

Je vous dois beaucoup de remercîments des mémoires intéressants que vous m'avez fait parvenir, joints à votre dépêche du 25 de juillet dernier, lesquels j'ai trouvés très instructifs.1

Je me flatte d'être à même de vous communiquer par l'ordinaire prochain de bien bonnes nouvelles. Ce que je puis vous dire, en attendant, c'est que la Russie continue toujours ses armements et ses démonstrations guerrières sans relâcher et qu'elle fait transporter encore un plus grand nombre de troupes en Finlande que celui qui y a déjà été auparavant. Au reste, j'ai ordonné à la caisse de légation de vous faire payer les trois postes en question, conformément à la demande que vous m'en avez faite.

Federic.

Nach dem Concept.


3791. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Graf Otto Podewils berichtet, Wien 26. Juli: „Blondel persiste fort et ferme dans l'opinion que la cour d'ici travaille sérieusement à prévenir les troubles dans le Nord et il m'a dit … qu'il soupçonnait que la Russie n'était rien moins que satisfaite de la cour d'ici et que c'était la raison de la retraite de l'Ambassadeur [Michel Bestushew] à la campagne; qu'il avait aussi, à l'heure qu'il est, des notions assez précises que c'était le roi d'Angleterre qui excitait la Russie. $#133; Je ne rapporterais pas ces propos du sieur Blondel, s'il ne m'avait paru clairement qu'ils sont l'effet des insinuations qui lui ont été faites par le ministère d'ici, qui cherche, même aux dépens de ses alliés, à se justifier et à se rendre innocent aux yeux de la France.“

Potsdam, 4 août 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 26 de juillet dernier, à laquelle je vous dirai, au sujet du sieur Blonde! que, quelque prévenu qu'il puisse être en faveur de la cour de Vienne, il ne manquera pas, au bout du compte, d'ouvrir les yeux sur la conduite de cette cour; car on ne sera pas longtemps sans voir le dénouement des vues de la cour de Russie, de manière que, si les Autrichiens accusent juste au sieui Blondel en ce qu'ils lui rapportent au sujet de la Russie, cela ne saurait guère rester caché encore pendant bien longtemps, mais que, si au contraire ils en imposent audit sieur Blondel, il faudra, aussi, s'en apercevoir bientôt.

Quant à l'affaire concernant le tarif des douanes entre la Sile'sie et les États autrichiens,2 j'attendrai fort tranquillement d'en voir la fin,



1 Idée générale du fonds d'amortissement; Observations sur les dettes nationales et sur la brochure qui a pour titre: L'état de la Nation etc.; Extrait des dépenses ordinaires de la Grande-Bretagne sur le pied de celles de 1749; Précis de la situation de la nation anglaise; Sommes payées entre le 31 décembre 1747 et le 31 décembre 1748; Dépenses de la dernière guerre en Flandre.

2 Vergl. Bd. VI, 474.