<406> entre elles, à moins qu'en attendant n'arrive quelque événement point attendu qui les oblige d'abandonner leurs projets; aussi suis-je du sentiment de ceux qui estiment que les différends entre la Russie et la Suède ne seront point composés d'une manière paisible.

En attendant, vous direz encore à M. de Puyzieulx que je croyais que nous ne saurions mieux faire que de rester dans cette étroite union et dans la situation où nous sommes, et que nous fassions nos arrangements de la sorte que, si le moment arrive où nos ennemis veulent mettre en exécution leurs pernicieux desseins, nous soyons à même de leur faire tête partout où il le conviendra.

Vous ajouterez qu'autant que je comprenais des nouvelles qui me venaient de la Russie, le chancelier Bestushew ne remuerait guère pendant le cours de cette année-ci, mais qu'il se préparait à faire dans celle qui vient, et quand la Diète sera assemblée en Suède, tout le mal possible à celle-ci; qu'il n'était presque plus douteux qu'il ferait jouer alors tous les ressorts imaginables pour y exciter des troubles et pour y renverser, s'il est possible, le ministère présent, et que, dans l'espérance d'obtenir ce but-là d'autant plus facilement, il pourrait faire passer peut-être, suivant le train que ses intrigues prenaient, un corps de troupes russiennes sur le territoire suédois, afin de soutenir et encourager par là les mécontents. Qu'en conséquence de tout cela, je demandais avec instance à M. de Puyzieulx de ne vouloir point laisser hors de son attention la Diète prochaine de la Suède, puisque j'étais persuadé que le chancelier Bestushew y cabalerait furieusement.

Pour ce qui regarde la Porte Ottomane, je crois que vous n'aurez point lieu d'exciter les ministres de France d'y travailler pour causer de l'ombrage à la Russie, puisque j'étais persuadé qu'ils sentaient euxmêmes combien il était de l'intérêt de la France de n'y rien négliger à ce sujet.

Au reste, vous insinuerez à M. de Puyzieulx d'une manière adroite et convenable que j'avais été très fâché de ce que les ministres suédois avaient hésité de laisser passer le chevalier de La Touche, homme également sage qu'expérimenté, dans la Finlande, que j'avais travaillé de tout mon mieux pour faire changer le ministère de Suède de sentiment là-dessus, que je n'avais pas pu effectuer qu'ils se soient ravisés.

Federic.

Nach dem Concept.


4363. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 23 juin 1750.

Les relations que vous m'avez faites du 6, du 10 et du 13 de ce mois, m'ont été bien rendues. Quelque forte envie que j'aie de marquer