<51> façons sur le tapis, il sera à voir laquelle on en adoptera; mais telle qu'elle sera adoptée, elle nous éclaircira toujours sur le dénouement des affaires du Nord. Je voudrais cependant parier que ce ne sera point celle qui vous est revenue, parceque je ne saurais point m'imaginer que le chancelier Bestushew serait aussi imprudent que d'avertir les Suédois d'avance de ce qu'il leur voudrait faire du mal à l'événement de la mort du roi de Suède. Après cela, je ne jurerais pas qu'il ne s'agisse encore parmi ce chipotage d'un concert secret entre les deux cours impériales, afin de s'entre-aider dans les différentes vues qu'elles ont, l'une peut-être pour attraper la Finlande, et l'autre pour reprendre la Silésie. Avec tout cela, il se peut fort bien que la cour de Vienne, dont les arrangements ne sont pas encore faits, déhorte celle de Russie de ne point précipiter les choses.

Comme les troupes autrichiennes dans les pays héréditaires vont entrer dans les différents campements qu'on formera pour les exercer, je voudrais bien savoir de vous qui paiera les frais de ces campements, si c'est l'Impératrice-Reine qui les portera, ou si l'on en chargera les États des provinces, sans leur en tenir compte.

Au surplus, vous ne manquerez pas de remercier poliment de ma part l'évêque de Waitzen de l'attention qu'il a eue pour moi en me faisant communiquer le plan qu'il a fait lever de la montagne qui s'est affaissée en Hongrie.1

Federic.

Nach dem Concept.


3807. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 12 août 1749.

J'ai bien reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Comme mes dernières lettres de Russie m'annoncent des chipotages sans relâche entre les ministres des cours de Vienne et de Londres avec le chancelier Bestushew, et que les courriers entre les deux cours impériales vont et reviennent sans discontinuation, il n'est point à douter qu'il ne s'y agisse de nouveaux arrangements relatifs aux affaires du Nord, et principalement de la forme à donner à la déclaration que la Russie ira faire à la Suède. Parcequ'aussi tout s'y traite avec un grand secret, il faut attendre le temps où l'on pourra développer quel a été le résultat de ces chipotages; mais ce qui m'en présage rien de bon, c'est que la cour de Londres Ment de nommer le sieur Guy Dickens pour aller relever le lord Hyndford, et qu'elle presse même son départ, d'où je crois tirer avec raison la conséquence qu'elle a sa part dans ce que le chancelier Bestushew médite de faire de mal à Suède, puisque sans cela elle n'aurait point envoyé en Russie un homme aussi fougueux, et très mal intentionné à l'égard de la Suède, que ce Guy Dickens.



1 Vergl. Bd. VI, 341.