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Par toutes ces circonstances-là, et vu l'état extrêmement critique et compliqué où les affaires du Nord se trouvent dans le moment présent, je me vois nécessité de vous ordonner par la présente que vous ne deviez nullement vous presser dans la négociation dont je vous ai chargé à l'égard du payement des dettes de la Silésie, mais traîner l'affaire au possible.

Je vous ai envoyé avec ma précédente dépêche un plan selon lequel j'ai pensé de m'acquitter de cette dette; je m'y tiendrai aussi et je satisferai honnêtement aux intéressés de cette dette, pourvu que la tranquillité du Nord ne soit point troublée; mais dans la grande incertitude où je suis encore par rapport au dénouement des affaires du Nord, je ne pourrais pas me décider tout-à-fait sur le payement de ces dettes, ni me dépouiller de sommes aussi fortes qu'il y faut, avant que de voir clair s'il y aura moyen d'éviter la guerre au Nord ou non; ainsi donc, vous ne devez point conclure avec les intéressés de la dette en question, jusqu'à ce que je puisse juger du dénouement des affaires du Nord.

Federic.

Nach dem Concept.


3808. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 12 août 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 1er de ce mois, sur laquelle je n'ai cette fois-ci qu'à vous dire que mes vœux sont que les bonnes nouvelles de la Finlande continuent et que tout y reste tranquille. Comme je n'ai point assez de connaissance sur ce que la Suède a de troupes dans cette province, et encore à combien peut aller le nombre des troupes que la Russie entretient actuellement dans sa Finlande et ses provinces voisines, quel est le général en chef qui les commande, combien il pourrait mettre de ces troupes en campagne si lui revenait des ordres de tenter quelque entreprise, vous satisferez fort à ma curiosité quand vous m'en informerez aussi exactement que vous le sauriez. Je souhaiterais d'ailleurs de savoir de vous si on a des nouvelles en Suède, comme il en a couru ici,1 que la Russie fait défiler ou transporter encore des troupes dans sa Finlande, pour y renforcer celles qu'elle y a déjà eues.

Federic.

Nach dem Concept.


3809. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 12 août 1749.

Vous vous donnerez bien de garde pour ne point ajouter croyance à ce que vous paraissez insinuer, par votre dépêche du 20 de juillet



1 Vergl. S. 14. 15.