<53> dernier, que tous les arrangements militaires de la Russie n'étaient à regarder que comme de simples ostentations, et vous éviterez de donner dans l'opinion, comme quoi l'impératrice de Russie ne pourra jamais être disposée à entrer dans une guerre offensive contre aucun de ses voisins. La mauvaise volonté, l'emportement, les ruses enfin du comte Bestushew doivent ne vous être que trop connus, pour que vous puissiez jamais vouloir tabler sur l'opinion que l'impératrice de Russie ne saurait être entraînée, même contre son gré, par son chancelier dans des démarches les plus préjudiciables à ses propres intérêts. Aussi ma façon de penser à cet égard ne saurait-elle point vous être inconnue par mes dépêches antérieures. C'est pourquoi vous devez persuader le baron de Hœpken d'instruire soigneusement le sieur Lagerflycht de ne point négliger de faire son rapport des moindres circonstances de ce qui se passait à Pétersbourg et dans ces contrées, mais de nous communiquer toutes celles qui parviendraient à sa connaissance, puisqu'il se pourrait très bien que telles choses qui ne lui paraîtraient que bagatelle, nous donnassent grand jour sur les desseins et sur les vues de la cour de Russie.

Federic.

Nach dem Concept.


3810. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 13 août 1749.

J'ai vu tout ce que vous m'avez mandé dans votre rapport du 12 de ce mois touchant les dépêches que le marquis de Valory vient de recevoir de sa cour. Quelque spécieuse que paraisse l'offre de la cour de Vienne de vouloir, de concert avec la France, travailler à terminer les différends qu'il y a entre la Russie et la Suède, je ne saurais cependant la regarder que comme une leurre de cette cour pour flatter et amuser la France, sans que sa vraie intention soit de s'y employer sérieusement.

En attendant, vous remercierez fort obligeamment de ma part le marquis de Valory de là communication amicale et confidente que sa cour avait bien voulu nous faire relativement à la dépêche du sieur Blondel, et vous lui donnerez les assurances les plus fortes que nous en garderions le secret le plus absolu et n'en ferions rien communiquer à aucun de mes ministres aux cours étrangères.

Vous lui témoignerez encore la satisfaction particulière que j'avais de ce que tout était encore tranquille dans la Finlande, et de ce que jusqu'au moment présent nous n'avions rien entendu que le sieur Panin avait fait usage des ordres que, selon nos avis, sa cour doit lui avoir envoyés par rapport à cette déclaration menaçante à faire à la Suède; Que j'espérais d'ailleurs que la médiation de la France, jointe à celle de la cour de Vienne, ne manquerait pas de l'effet qu'on s'en promet, pour terminer une affaire aussi importante que celle-là, et que l'alliance qui était sur le point d'être constatée entre la Suède et le Danemark