<67>être un tour de finesse de la cour de Vienne, pour avoir, du consentement de la France, la médiation des différends entre la Suède et la Russie. Cette médiation est encore trop éloignée, et avant que la cour de Vienne puisse savoir si la France voudra disposer la Suède d'accepter cette médiation, il faut absolument qu'il se développe si la Russie veut frapper le coup ou non. Enfin, pour combiner tout ce que j'ai à dire, je conseille toujours à la Suède de ne point se fier trop aux apparences, de penser de bonne heure sur tous les cas qui sauraient arriver, et d'y aviser sans éclat ni fausse démarche, afin de ne pas être prise au dépourvu.

Federic.

Nach dem Concept.


3830. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 23 août 1749.

Votre dépêche du 31 de juillet dernier m'est bien entrée, et vous ne sauriez mieux faire que de ne point vous fier aus gens du pays où vous êtes, et de donner une attention bien grande à leurs menées et chipotages, pour vous mettre autant qu'humainement possible au fait du but où ils peuvent tendre. Je présume cependant que, vu les circonstances d'à présent, vous vous trompez dans vos conjectures, en soupçonnant les ministres autrichien et anglais de travailler actuellement à embrouiller de plus en plus les affaires du Nord, puisque, selon toute apparence, il ne répondrait point aux convenances ni des Anglais ni de la cour de Vienne que la Russie fit quelque acte contre la Suède qui se ressentît, ou eût même seulement l'air, de violence. C'est pourtant vous qui, étant présent sur les lieux, jugerez le mieux de ce qui se passe à la cour où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.


3831. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 23 août 1749.

La demande que le sieur Blondel vous a faite de vous informer auprès de moi d'où l'avis que j'avais reçu, m'était parvenu, est trop impertinente et indiscrète pour que je ne dusse pas lui faire apercevoir que j'en ai été choqué, et c'est à cette fin que j'ai trouvé bon de vous faire une lettre un peu forte, mais ostensible, que vous trouverez à la suite de celle-ci et qui est chiffrée du chiffre dont le sieur von der Hellen s'est servi autrefois, dont je vous avertis cependant qu'elle ne vous regarde aucunement et qu'elle n'est que pour la laisser lire au sieur de Blondel, après que vous l'aurez déchiffrée. Au surplus, pour