<87> instruite s'il y avait le cas de l'alliance, et quoiqu'elle persistât dans la résolution qu'elle voudrait remplir fidèlement ses engagements avec la Russie au pied de casus fœderis la lettre des traités, néanmoins elle ne saurait reconnaître le pour donner le secours prétendu de la Russie, hormis que quand la Suède l'attaquerait, et que cette déclaration du comte Bernes avait à la fin tant opéré sur le chancelier Bestushew qu'il n'avait plus refusé d'accepter la réponse en question de la cour de Vienne — particularité que je ne vous marque cependant que pour votre direction seule et dont vous ne toucherez le mot que dans les rapports que vous me ferez immédiatement.

Il s'en faut beaucoup que cet officier de mes troupes dont vous me marquiez dans une de vos dépêches antérieures qu'il était arrivé dans le campement autrichien de Bisentz, y ait été [traité] aussi poliment que vous me le disiez, car j'ai appris depuis qu'on en a été bien jaloux et que le général Saint-Ignon, à qui il s'était adressé fort poliment pour avoir la permission de voir manœuvrer les troupes, après l'avoir fait attendre presque deux heures dans son antichambre, lui a déclaré fort grossièrement que tout officier prussien était suspect dans le campement où les troupes autrichiennes manœuvraient, et qu'ainsi il n'avait qu'à rebrousser chemin. Si un jour l'on traite de la même façon des officiers autrichiens, à qui on fait jusqu'ici toutes les politesses quand ils sont venus voir manœuvrer mes régiments, ils ne sauront point s'en plaindre.

Au surplus, comme il y a quelque temps qu'un ci-devant capitaine déserté de mes troupes, nommé Thoss, a été à Vienne pour y chercher emploi, et que je n'ai plus entendu parler de lui, vous satisferez à ma curiosité si vous m'apprenez ce qu'il est à la fin devenu.

Federic.

Nach dem Concept.


3862. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Goltz berichtet, Moskau 18. August: „Le sieur Warendorff a eu, vendredi passé,1 occasion de sonder de nouveau2 le sieur Swart … et celui-ci lui a dit que les ordres expédiés au. ministre russien pour faire la nouvelle déclaration à la cour de Suède, étaient partis le 16 juin, mais qu'il n était pas surprenant que celle d'ici n'ait pas encore reçu ladite réponse, puisqu'on avait enjoint au courrier, chargé de ces ordres, de passer préalablement en Norvége, pour faire part au roi de Danemark, avec qui on allait de concert dans cette

Potsdam, 9 septembre 1749.

Je ne doute nullement que tout ce que le sieur de Swart a dit au sieur Warendorff, et dont vous m'avez rendu compte par votre relation du 18 du mois passé d'août, n'ait été conforme aux idées que le comte Bestushew s'est faites et au système qu'ils s'est bâti, quand il a pris la résolution de faire faire cette déclaration à la Suède dont



1 15. August.

2 Vergl. S. 19.