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affaire, de la résolution que l'impératrice de Russie venait de prendre; qu'en attendant il faudrait voir de quelle manière les Suédois s'expliqueraient sur les demandes de Sa Majesté Impériale, justes et raisonnables selon le sentiment du ministre de Hollande, et qu'alors, suivant les circonstances, les troupes russiennes entreraient dans la Finlande; que si on ne les y avait déjà fait filer, on avait eu pour cela ses raisons, et que les mois de septembre et d'octobre étaient les plus propres à une pareille expédition.“

vous faites mention; mais comme il est arrivé du depuis bien des circonstances qui ne favorisent point son projet, il est raisonnablement à croire qu'il y pensera deux fois, avant que d'user de violence contre la Suède, à moins que la tête ne lui tourne.

En attendant, vous pouvez compter que les cours de Vienne et de Londres n'aiment nullement que celle de Russie veuille pousser les affaires à l'extrémité, et que celles-là désapprouvent la conduite que la dernière tient à cet égard. Je sais même, à n'en pouvoir douter, que la cour de Vienne a fait déclarer par Bernes que, quoiqu'elle accomplirait religieusement ses engagements envers la Russie en cas que la Russie fût attaquée de la Suède, elle ne saurait regarder comme un cas de son alliance si la Russie attaquait la Suède, ni se mêler alors de cette guerre, particularité cependant que je vous ne dis que pour votre direction seule. Reste à savoir si tout cela sera suffisant à retenir la fougue du comte Bestushew et pour faire faire à la cour de Russie ce que l'on demande avec autant de raison qu'elle doive faire.

Federic.

Nach dem Concept.


3863. AU CONSEILLER BARON LE CFIAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 9 septembre 1749.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite du 29 d'août passé. J'approuve parfaitement le conseil que vous avez donné à M. de Puyzieulx de vouloir bien inspirer à la cour de Copenhague des sentiments qui puissent contribuer à rendre mutuelle la confiance entre elle et la Suède et à établir une parfaite intelligence entre ces deux cours. Mes lettres de Suède m'apprennent que le ministre de Russie, le sieur Panin, est venu demander une conférence avec le ministère de Suède; comme on a assez d'indices que la conférence qu'il demande a pour objet de faire aux ministres de Suède la déclaration dont on a tant parlé jusqu'ici, on en verra à la fin ce que la Russie demande et où ses desseins pourront aller.

Au surplus, quoique j'approuve que vous ayez pris l'occasion de parler au marquis de Puyzieulx au sujet du marquis de Valory,1 vous observerez cependant de ne pas trop pousser cette affaire-là et de garder de certaines mesures là-dessus; car si une fois la cour de France est



1 Vergl. S. 61.