3780. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 29 juillet 1749.

J'ai bien reçu les deux dépêches que vous m'avez faites à la date du 18 de ce mois. Comme depuis ma dernière que je vous ai faite, il m'est entré de nouveau un avis, par un très bon canal, qui me donne tout lieu de présumer que les premières nouvelles que mon courrier vous a apportées relativement à la résolution que l'impératrice de Russie doit avoir prise pour faire déclarer à la Suède qu'elle ferait entrer incontinent un corps de ses troupes dans la Finlande suédoise, qui y devra prendre ses quartiers jusqu'à l'événement de la mort du roi de Suède, quoiqu'en y subsistant à ses propres frais, sous prétexte de maintenir la liberté de la nation suédoise, ne sont point du tout mal fondées ni exagérées, — je vous ordonne d'en avertir d'abord encore la Princesse ma sœur et le Prince-Successeur, de même que le comte Tessin et le sieur Rudenschöld, afin qu'ils ne négligent point d'y avoir égard et d'aviser sur la réponse qu'on donnera au sieur Panin, quand il ferait la déclaration susdite, de même que sur les arrangements à prendre dans la Finlande, en cas que la Russie voudrait réaliser ces menaces, afin de n'y être point surpris. Le cas me paraît trop important pour que la cour de Suède ne doive pas penser à se préparer sur un événement d'une si grande conséquence, et je ne saurais nier que je ne sois encore dans l'appréhension que le mois d'août qui vient ne nous amène encore des événements très fâcheux à la tranquillité du Nord.

Federic.

Nach dem Concept.

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