3806. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 10 août 1749.

Pour vous répondre à ce que vous m'avez marqué par votre dépêche du 2 de ce mois, je vous dirai que mes lettres de Russie et d'Angleterre m'annoncent des chipotages sans relâche entre les ministres des cours de Vienne et de Londres avec le chancelier Bestushew, dont jusqu'ici je ne saurais dire positivement sur quoi ils roulent, mais dont j'espère d'être bientôt instruit; en attendant, j'ai lieu de présumer qu'il s'agit principalement de se concerter sur une déclaration à faire de la Russie à la Suède. Comme j'apprends qu'il y en a trois de différentes<51> façons sur le tapis, il sera à voir laquelle on en adoptera; mais telle qu'elle sera adoptée, elle nous éclaircira toujours sur le dénouement des affaires du Nord. Je voudrais cependant parier que ce ne sera point celle qui vous est revenue, parceque je ne saurais point m'imaginer que le chancelier Bestushew serait aussi imprudent que d'avertir les Suédois d'avance de ce qu'il leur voudrait faire du mal à l'événement de la mort du roi de Suède. Après cela, je ne jurerais pas qu'il ne s'agisse encore parmi ce chipotage d'un concert secret entre les deux cours impériales, afin de s'entre-aider dans les différentes vues qu'elles ont, l'une peut-être pour attraper la Finlande, et l'autre pour reprendre la Silésie. Avec tout cela, il se peut fort bien que la cour de Vienne, dont les arrangements ne sont pas encore faits, déhorte celle de Russie de ne point précipiter les choses.

Comme les troupes autrichiennes dans les pays héréditaires vont entrer dans les différents campements qu'on formera pour les exercer, je voudrais bien savoir de vous qui paiera les frais de ces campements, si c'est l'Impératrice-Reine qui les portera, ou si l'on en chargera les États des provinces, sans leur en tenir compte.

Au surplus, vous ne manquerez pas de remercier poliment de ma part l'évêque de Waitzen de l'attention qu'il a eue pour moi en me faisant communiquer le plan qu'il a fait lever de la montagne qui s'est affaissée en Hongrie.51-1

Federic.

Nach dem Concept.



51-1 Vergl. Bd. VI, 341.