3818. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 16 août 1749.

J'ai reçu vos deux dépêches du g et du 12 de ce mois. J'approuve la conduite que vous vous êtes proposé de tenir relativement aux prétentions de mes sujets sur la Steuer de Saxe, et je vois bien, quant aux subsides que la cour de Dresde serait bien aise de pouvoir se procurer, que l'Angleterre n'est point disposée à lui en donner pendant la paix; je ne saurais non plus trouver la moindre raison qui dût mouvoir la France à donner les mains au renouvellement de son traité de subsides avec ladite cour et à jeter ainsi son argent à pure perte, si ce n'est qu'elle voulût bien en faire un sacrifice à la Dauphine.

L'imputation qu'on fait au maréchal de Saxe qu'il aurait parlé au roi de Pologne en faveur du comte Brühl, pour engager celui-ci à faire son possible pour le faire élire duc de Courlande, ne me paraît point digne de foi, et je serais assez porté à croire que ce n'est simplement qu'une mauvaise fiction, inventée par quelque envieux dudit maréchal.

Je m'étais imaginé que les États de Saxe ne laisseraient pas de faire leurs conditions avec la cour de Dresde avant la conclusion de la présente Diète; aussi m'est-il jusqu'à présent assez incompréhensible qu'ils dussent avoir manqué cette occasion si favorable, sans avoir su se les procurer.

Toutefois le comte Brühl agit-il prudemment et en homme prévoyant quand il tâche de s'établir de plus en plus en Pologne.58-1 Au reste, vous pouvez compter que je vous fournirai l'argent qu'il faudra pour amorcer les canaux que vous vous êtes procurés là où vous êtes, dès que l'occasion en vaudra la peine, quoique d'ailleurs, comme nous avons d'autres bons canaux pendant les circonstances présentes, il pourrait bien ne point être tant nécessaire d'y employer de l'argent au moment présent.

Federic.

Nach dem Concept.



58-1 Vergl. S. 1. 5.