3825. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 19 août 1749.

Il s'en faut beaucoup que la cour de Vienne soit déjà arrangée de façon qu'elle puisse tenir ses troupes prêtes à agir, dès le moment qu'elle aurait l'occasion convenable pour recouvrer la Silésie, comme vous le marquez dans votre dépêche faite à moi seul du 9 de ce mois; il est sûr que la moitié de sa cavalerie est sans chevaux et qu'il manque à chacun de ses régiments d'infanterie cinq à six cents hommes pour être sur un état complet. Ce sont pourtant des choses qu'il faut que cette cour arrange, avant que de pouvoir passer outre.

Je conviens qu'elle aimerait bien à me voir embarrassé du côté du Nord, mais l'embarras ne serait pas aussi fort qu'on le croit peut-être, vu les liaisons où je suis avec des puissances respectables, et que la cour de Vienne ne saura jamais me voir entamé sans qu'elle eût à craindre d'être enveloppée elle-même dans une guerre générale, où elle aurait bien à risquer et peut-être rien à gagner. Quant aux mouvements présents qu'elle se donne et aux campements qu'elle fait former, je sais à quoi me tenir là-dessus et que je n'en ai rien à craindre.

Federic.

Nach dem Concept.