3827. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

<65>

Voss berichtet, Dresden 16. August: „l7n homme attaché au premier ministre … qui a été envoyé de cette cour à Copenhague, me trouvant en compagnie, vint me parler du choix que Votre Majesté ferait pour envoyer un ministre en Danemark, 64-2 et, lui ayant répondu que

Potsdam, 21 août 1749.

Vous vous êtes très bien tiré d'affaire dans l'entretien que vous me marquez, par votre dépêche du 16 de ce mois, avoir eu avec cette personne que vous soupçonnez vous

j'ignorais si Votre Majesté y enverrait un ministre accrédité, il me répondit que le tout dépendrait de la résolution que cette cour prendrait, et comme il n'y avait point à douter que cette cour acceptât des subsides de la France, il était naturel que Votre Majesté y enverrait un ministre. Il me fit entrevoir en même temps qu'on pourrait peut-être encore y accepter les offres de l'Angleterre. Je me bornai à lui dire simplement que les nouvelles du Nord me venaient fort tard ici. Quoique son discours était fort étudie et peut-être même dicté par le comte de Brühl, je remarquai assez par sa façon de s'énoncer qu'on ne sera guère charmé ici de cette alliance.“

avoir été détachée par le comte Brühl.

Vous aurez pu suffisamment vous instruire, par mes dépêches précédentes, sur la façon dont j'envisage le renouvellement du traité de subsides de la France avec la cour de Dresde. Il faudra voir à présent quel sera le succès des peines que l'ambassadeur de France à Dresde se donne à cet égard auprès de sa cour.

En attendant, je puis vous dire pour votre direction que le ministre de Saxe en France, le comte de Loss, ayant en dernier lieu parlé au ministère français des troubles dont pourrait être agité le Nord, et lui ayant entre autres insinué que, si la guerre avait lieu et que le roi de Prusse vînt à se jeter sur la Saxe, sa cour comptait bien que la France l'assisterait, la réponse dudit ministère y a été que sa cour comptait mal dans ce cas-là; que le roi de Prusse était le principal allié de la France, qui le secourrait par préférence à tout autre, et que la France n'irait pas donner de l'argent à la cour de Dresde pour qu'il serve même contre la première; ainsi que c'était à la dernière de se conduire de manière à ne pas se trouver engagée dans ce qui pourrait arriver, puisque le roi de France n'assisterait pas la cour de Dresde contre le roi de Prusse. Je vous communique cette circonstance pour votre unique direction, avec défense expresse de n'en rien donner à connaître ou même laisser entrevoir seulement à qui que ce soit, là où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.



64-2 Vergl. S. 25.