3838. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 26 août 1749.

J'ai trouvé très solides et excellentes les réflexions que le marquis de Puyzieulx vous a encore faites relativement aux affaires du Nord, selon votre relation du 15 du mois courant, et j'avoue que je suis si satisfait de la façon de penser de ce ministre que je ne la saurais souhaiter meilleure.

La cour de Vienne continue d'assurer que celle de Russie est au point de faire faire en Suède la déclaration dont on a parlé depuis bien du temps, et comme les lettres de Suède marquent que le ministre de Russie à Stockholm, Panin, a reçu en dernier lieu un courrier de sa cour — quoiqu'on ajoute que ce soit un valet de chambre de ce ministre, lequel, passé quelque temps, il avait envoyé en Russie et qui en venait de retourner — il faudra voir à présent si ce courrier lui a porté des instructions relativement à la susdite déclaration, et, dans ce cas, il faut qu'on sache par le contenu de la déclaration ce que l'on doit espérer ou craindre par rapport à la tranquillité du Nord. Il est<72> vrai que la saison est déjà trop avancée pour que l'on dût présumer que la Russie voudrait encore faire quelque démarche violente contre la Suède, mais quand on a à faire avec des gens passionnés et du caractère du chancelier Bestushew, l'on ne sait point calculer ce qu'ils sauront faire raisonnablement, puisque leur passion leur fait souvent entreprendre des choses diamétralement opposées à la raison et à leur propre intérêt; enfin, il faut que nous voyions bientôt le dénouement de l'affaire. Au reste, j'attends à présent votre tableau du caractère du sieur de Hautefort que la France a destiné pour être son ministre à la cour de Vienne et que je vous ai demandé il y a quelque temps.

Federic.

Nach dem Concept.