3872. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

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Chambrier berichtet, Paris 5. September: „La première chose que le marquis de Puyzieulx me dit, la dernière fois que je l'ai vu, est que le bruit courait ici depuis peu, à ce qu'il lui était revenu le même jour, d'une quadruple alliance entre le Roi son maître, Votre Majesté, la Suède et le Danemark; et ce qui a donné lieu à ce bruit, m'ajouta le marquis de Puyzieulx, est un discours qu'a tenu M. le maréchal de Saxe. H a dit à quelqu'un que, lorsqu'il s'était congédié du Roi votre maître, le roi de Prusse lui avait dit : Je m'en vais signer mon traité avec le Danemark.“

Potsdam, 16 septembre 1749.

J'ai été très frappé de voir, par votre dépêche du 5 de ce mois, ce que l'on a bien voulu m'attribuer par rapport à un propos confident que je dois avoir tenu au maréchal de Saxe relativement à l'alliance à faire entre moi et le Danemark.

J'ai de la peine à m'imaginei qu'un pareil discours soit venu de la part du maréchal, à qui de pareils propos ne me sont point sortis; mais en supposant qu'il se soit effectivement énoncé de la sorte, il faudrait qu'il entrât de la malice dans son fait pour vouloir nuire au marquis de Valory, après avoir su peut-être tirer de lui quelque confidence à cet égard. Car de ma part, vous pouvez hardiment assurer au marquis de Puyzieulx qu'il n'en est rien sorti de moi, et que je ne me suis entretenu autrement ave.c le maréchal qu'en présence du marquis de Valory, à qui, il est vrai, il m'est échappé un jour, étant en compagnie avec le maréchal, que, autant que j'apprenais, les affaires en Danemark prenaient un assez bon train, et voilà les seuls termes dans lesquels je me suis expliqué, puisqu'aussi on changea d'abord de discours.

Je suis très content de ce que vous avez répondu au marquis de Puyzieulx quand il vous a informé de la demande que la cour de Vienne s'avisait à former par rapport à ma garantie pour ses États que je ne lui avais pas garantis par le traité de Dresde. Quand ce ministre vous en parlera encore, vous devez lui dire que, comme je me réglais toujours avec plaisir sur les bons et sages conseils que la France voulait bien me donner, je voudrais bien me prêter à donner encore cette garantie à la cour de Vienne, si la France le trouvait à propos, mais que je priais M. de Puyzieulx de réfléchir un peu sur les deux cas suivants, savoir qu'en premier lieu la cour de Vienne pourrait être attaquée par les Turcs en Hongrie et qu'il me serait impossible de l'aider alors; qu'en second lieu il se pourrait arriver à divers événements que la cour de Vienne fût embarquée dans quelque nouvelle guerre en Italie, et comme elle ne laisserait pas alors de réclamer ma garantie, je serais, encore, hors d'état de la lui prêter, et quoique je n'ignorasse pas tout ce que je pourrais alors lui dire, elle ne laisserait pas d'en crier plus fort et de m'accuser de mauvaise foi, ce qui ne saurait que m'embarrasser encore.

Comme il me paraît, par tout ce que le marquis de Puyzieulx vous a répondu à la nouvelle insinuation que vous lui avez faite en

 

faveur du marquis de Valory, que le parti des ministres de France est pris là-dessus, vous ferez prudemment de ne plus toucher cet article envers eux. Au surplus, je vous recommande toute l'attention imaginable pour le marquis de Puyzieulx, afin de lui conserver les sentiments favorables où il est relativement à mes intérêts.

Federic.

Nach dem Concept.