3901. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 30 septembre 1749.

Je ne sais pas si le premier ministre de la cour où vous êtes est aussi alarmé de la déclaration faite par le Grand-Visir120-2 que vous le pensez en conséquence de votre relation du 8 de ce mois, et, si mes lettres qui me viennent d'autre part, accusent droit, les deux cours impériales ne regardent cette déclaration que comme une démarche de pure ostentation et comme des menaces que la Porte ne voudra pas exécuter quoi qu'il arrive.

En attendant, tous les arrangements que la Russie continue de faire, indiquent quelque grand dessein; je présume cependant que cette année pourrait bien s'écouler encore sans qu'on parvienne à des éclats. Votre grande attention doit être, dans le moment présent, premièrement de vous instruire exactement du vrai objet des délibérations du grand conseil qu'on a tenu dernièrement en présence de la souveraine de Russie,120-3 et quel en a été le résultat, et, en second lieu, quelle impression la réponse de la Suède à la déclaration du ministre Panin a faite sur la cour de Russie et quel parti elle prendra là-dessus. Deux points sur lesquels j'attends vos éclaircissements avec impatience.

Federic.

Nach dem Concept.

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120-2 Vergl. S. 55. -

120-3 Vergl. S. 110.