3956. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

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Rohd berichtet, Stockholm 21. October: „Le sieur Antivari a eu une conversation assez ample avec l'ambassadeur de France, auprès duquel il a tâché de faire valoir ses arguments en faveur de la déclaration réciproque entre la Suède et la Russie, proposée par la cour de Vienne, et sur l'insuffisance de ce celle qu'on a publiée ici en dernier lieu154-1 … L'Ambassadeur m'a dit l'avoir réduit à rester sans réplique, en se servant contre lui de ses propres armes et en lui représentant l'inconsistance de cette même raison qu'il venait d'alléguer; car, s'il était vrai que la plus grande partie de la nation redoutait le changement de gouvernement, comment donc pourrait-il avoir lieu, puisque c'est la nation même et les quatre Ordres qui la représentent qui doivent y donner leur consentement? Ou la nation le souhaiterait, ou elle ne le voudrait point : le premier cas n'est pas celui que le sieur Antivari suppose, et au second elle se suffirait elle-même pour l'empêcher.“

Potsdam, 1er novembre 1749.

Je vous sais bon gré du compte que vous m'avez rendu par votre dépêche du 21 d'octobre passé des pourparlers qu'il y a eu entre le sieur Antivari et l'ambassadeur de France, dont j'ai trouvé les réponses fort solides à tous égards. Comme il faut que nous' soyons bientôt instruits de l'impression que la dernière réponse du ministère de Suède au sieur Panin aura faite sur la cour de Russie, nous verrons alors ce que l'on aura à attendre de celle-là, et si ceux-ci ont deviné juste qui présument que le chancelier Bestushew voudra continuer ses ostentations guerrières jusqu'à mort du roi de Suède, employer après cet événement ruses et menaces pour avoir une Diète, foire faire alors quelque mouvement aux

 

troupes russes pour intimider les États assemblés, et tâcher d'y semer des dissensions, afin de pêcher en eau trouble. Quant à moi, je crois encore d'avoir tout lieu de présumer que, malgré toute la mauvaise volonté de Bestushew, la Russie se lassera de ses démonstrations et les finira, ne se voyant point appuyée par d'autres puissances étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.



154-1 Vergl. S. 47. 84.