3979. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 18 novembre 1749.

J'ai reçu votre relation du 27 d'octobre dernier. Quand je vous mande des choses pour sûres et d'une manière positive, vous ne devez point faire l'incrédule, mais vous fier là-dessus. Quoi que l'ami connu vous ait pu dire de ce qui a fait le sujet des délibérations du grand conseil tenu dernièrement en présence de l'Impératrice, il n'est pas moins vrai que ces délibérations ont roulé sur les affaires de Suède, et que le résultat a été tel que je vous ai marqué par mes dépêches immédiates. On ne vous a point dit qu'il y a été question de la déclaration faite par le sieur Panin, mais bien si la Russie devait faire la guerre à la Suède en cas que sa réponse à Ja déclaration qu'on lui faisait faire, ne fût pas satisfaisante et telle qu'on la désirait, ainsi donc que la conséquence que vous voulez tirer de la date antérieure de la déclaration avec celle du grand conseil, ne porte point coup. D'ailleurs, vous devez savoir que la cour de Vienne déclare même à présent que, par les soins des cours qui s'intéressent pour la conservation de la tranquillité publique, les affaires du Nord commençaient à prendre une face avantageuse, en sorte qu'on pourrait espérer avec fondement que tout serait en peu aplani et la tranquillité raffermie sur un pied que même après la mort du roi de Suède il ne resterait plus de sujets qui puissent occasionner des troubles dans ces quartiers-là. Ce que j'ai bien voulu vous faire connaître, quoique absolument pour votre direction seule et avec défense expresse de n'en parler à qui que ce soit.

Au surplus, vous observerez bien que, quand je vous fais de pareilles confidences par mes dépêches immédiates, vous n'en devez rien toucher dans vos relations ordinaires, mais uniquement dans celles que vous me faites à mes mains propres.

Federic.

Nach dem Concept.

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