3986. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 25 novembre 1749.

Il me paraît, par tout le détail que vous venez de me marquer par votre dépêche du 13 de ce mois, que les idées du marquis de Puyzieulx relativement aux affaires du Nord sont des plus justes et qu'il<175> rencontre parfaitement bien. Mais ce que je désirerais bien de savoir, c'est la façon de penser des ministres de France par rapport à l'objet le plus important à la cour de Vienne, de faire élire l'archiduc aîné Joseph roi des Romains, dès qu'il aura atteint l'âge qu'il faut pour pouvoir être élevé à cette dignité. Il est vrai que le cas n'existe pas encore et que ce Prince est d'un âge encore trop tendre pour que la cour de Vienne saurait déjà développer ses vues à ce sujet, mais comme elle y pense déjà et qu'elle s'y arrange de loin et sous main, ma curiosité est de savoir de vous comment les ministres de France envisageront cette affaire quand elle existera; ainsi donc vous devez tâcher à démêler leur façon de penser à cet égard. Vous vous garderez cependant bien soigneusement de n'en faire sentir rien au marquis de Puyzieulx, pour ne point réveiller ses soupçons comme si je ne cherchais que de causer de nouveaux embarras à la France, mais de vous informer plutôt par la troisième ou quatrième main, afin de pouvoir me contenter là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.