3997. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 29 novembre 1749.

Je vous sais très bon gré de l'avis confident que vous m'avez fait parvenir, par votre dépêche du 18 de ce mois, de l'entretien que vous avez eu en dernier lieu avec la princesse royale de Suède, ma sœur, et je suis bien persuadé qu'elle ne saurait faire rien de plus sage qu'en Prenant de loin ses mesures sur la Diète prochaine en Suède, étant incontestablement vrai que ladite Diète influera beaucoup sur le salut de la Suède et que ce sera par elle qu'il faudra tâcher de consolider<180> tout ce que le ministère suédois a pu faire de bon et de convenable jusqu'à present.

Je ne saurais cependant m'enrpêcher de vous dire confidemment. pour votre direction, que — ma situation présente étant telle que je ne sais à quoi devoir m'attendre d'une cour aussi ennemie que l'est à mon égard celle de Vienne, et, par ses trames continuelles, de la part de celle de Russie — je m'en trouve dans une impossibilité absolue d'employer quelque somme en argent du côté de la Suède, et que, quelque disposé que je sois d'ailleurs à contribuer de tout mon possible au bienêtre du gouvernement suédois, ne pouvant guère me fier à la bonne volonté de mes voisins, je me vois par là les mains trop liées quant à l'article de l'argent.

En attendant, quoique je veuille bien croire que, quand on en ser.i venu à une nouvelle Diète en Suède, les débats ne manqueront pas de s'y manifester bientôt, je me flatte néanmoins que, le parti français étant aussi puissant et accrédité qu'il l'est, les mal intentionnés s'en verront réduits à ne pouvoir rien tenter avec succès contre lui, et il ne m'est point douteux que la France ne dût pas manquer alors de faire tous les efforts pour tâcher de conserver la supériorité dudit parti qu'elle se trouve avoir actuellement en Suède.

Federic.

Nach dem Concept.