4054. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A DRESDE.

Berlin, 3 janvier 1750.

Les relations que vous m'avez faites du 27 et du 30 du mois dernier de décembre, me sont bien parvenues, sur lesquelles je veux bien vous dire que, dans la désolation extrême où se trouvent actuellement les finances de la Saxe, j'attends d'apprendre de vous à son temps quelle en sera la fin. En attendant, j'approuve parfaitement la résolution à laquelle vous vous êtes déterminé, de rendre vos discours relativement à mes sujets créanciers de la Steuer toujours plus forts, afin d'arracher par là tout ce qui se pourra pour leur satisfaction; en conséquence de quoi je trouve nécessaire que, s'il arrivait que le roi de Pologne dût partir pour la Pologne avant le commencement de la foire de Pâques de Leipzig, vous y restiez une quinzaine de jours au delà, pour avoir soin de la satisfaction de mes sujets, ce qui me causera d'autant moins de préjudice à l'égard des affaires de Pologne, qu'en attendant le secrétaire Leveaux pourra avoir soin de mes affaires à Varsovie et que l'ambassadeur de France s'y trouvera apparemment à ce temps - là.

Si le cas existait que la cour de Dresde, pressée par le sieur Calkœn, ministre de Hollande, voulût s'aviser de payer préférablement les dettes hollandaises, il ne serait point convenable que vous vous y opposassiez directement, mais bien faudrait-il qu'alors vous vous répandiez en plaintes amères contre le ministère de Dresde, en les accusant de mauvaise foi et qu'ils agissaient directement contre ce qui était stipulé à cet égard dans le traité solennel de la paix de Dresde.

Pour ce qui regarde le sieur Bibiena,212-1 je veux bien que vous<213> tâchiez de le faire passer à Berlin pour quelque temps, pourvu qu'il ne fasse pas trop le renchéri; car dans ce cas-là, et s'il voulait mettre son savoir-faire à un trop haut prix, je saurais bien me passer de lui.

Federic.

Nach dem Concept.



212-1 Bibiena war mit dem Umbau des dresdner Theaters beauftragt gewesen.