4080. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 24 janvier 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Je sais par les informations qui m'en sont revenues, que le chancelier Bestushew ne prend pas fort à cœur l'alliance qui vient d'être conclue entre la Suède et le Danemark, et que celle que la Suède peut avoir contractée avec la Porte Ottomane, ne lui donne pas assez d'ombrage pour l'empêcher de continuer une fois comme l'autre dans ses agaceries contre cette couronne. Aussi les ostentations guerrières de la part de la Russie ne cesseront-elles pas pour cela dans le courant de la présente année. Quant à moi, je suis résolu de faire un voyage en Prusse au printemps prochain, pour y voir en revue les régiments qui s'y trouvent en quartiers, et quoique je sache de bon lieu qu'on en a pris quelque ombrage là où vous êtes et que pour cet effet on s'y est déterminé de former un campement considérable de troupes sur la frontière, vers le temps desdites revues, cela ne m'empêchera pourtant pas de voir mes régiments en Prusse, et ce sera en tout cas avec indifférence que je pourrai regarder le campement des troupes russiennes en question.

Federic.

Nach dem Concept.