4085. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 26 janvier 1750.

Vos dépêches du 13 et du 16 de ce mois m'ont été bien rendues. Je compte d'avance que pendant le séjour que le roi d'Angleterre fera à Hanovre, le printemps qui vient, l'on ne manquera pas de jouer force d'intrigues et qu'on y fabriquera bien des nouveaux projets. C'est aussi en conséquence de quoi je suis déterminé de vous laisser encore pendant tout ce temps-là dans le poste où vous êtes, et que je ne vous enverrai vos lettres de rappel que vers le temps que le roi d'Angleterre retournera d'Hanovre à Londres, mais qu'aussi alors vous les aurez sans faute, puisqu'il ne convient nullement à ma dignité de laisser plus longtemps un ministre à une cour qui ne m'en envoie point.

Pour ce qui regarde les affaires du Nord, je présume qu'elles lesteront sur le même pied où elles ont été l'année passée, qu'il y aura bien des pourparlers, des négociations et des démonstrations, mais qu'on y restera, sans parvenir à des réalités.

Quant à la négociation par rapport à l'élection d'un roi des Romains, je suis persuadé, tout comme vous, que cette affaire se traitera principalement à Hanovre, pendant le temps que le Roi s'y trouvera. En attendant, je souhaiterais bien que vous sauriez trouver le moyen de faire avertir adroitement et sous mains, sans y paraître vousmême, l'ambassadeur de France de tout ce qui se passe et se chipote<229> à cet égard, et de lui ouvrir les yeux sur les conséquences qui en résulteront relativement à l'Empire et à la France même, quand les cours de Vienne et de Londres se verront par là à même de faire souverainement leurs volontés dans l'Allemagne. Cela servirait, au moins, que ledit ambassadeur ne négligeât pas tout-à-fait de diriger son attention sur cette affaire.

J'ai donné mes ordres aux ministres du département des affaires étrangères, afin de faire faire régler vos comptes avec la caisse de légation à votre satisfaction. Au reste, je veux bien vous dire que je ne saurais rien changer aux arrangements que j'ai pris par rapport aux termes et aux sommes que j'ai destinées pour payer les dettes de la Silésie et dont je vous ai déjà instruit par mes dépêches antérieures, sur quoi vous pouvez vous régler.

Federic.

Nach dem Concept.