4115. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

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Chambrier berichtet, Paris 30. Januar, über eine Unterredung mit Puyzieulx, der ihm gesagt hat: „Comptez que, si les autres sont bien persuadés que la France, le Roi votre maître et la Suède sont si étroitement unis que quiconque attaquera l'un, se trouvera attaquer tous les trois, la cour de Russie et celle de Vienne ne feront rien qui puisse renouveler la guerre. Je crois qu'elles auraient bien voulu qu'il y en eût une dans le Nord qui ne s'étendît pas plus loin qu'elles ne voudraient, et dans laquelle la Russie pût faire contre la Suède ce qu'elle souhaite, aussi bien que la cour de Vienne contre le Roi votre

Potsdam, 10 février 1750.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 30 du janvier dernier, et je conviens parfaitement de tout ce que le marquis de Puyzieulx vous a dit, et approuve fort ce que vous lui avez répondu làdessus. Comme il me revient par mes lettres de Suède que le marquis d'Havrincourt vient de dépêcher un courrier à sa cour, apparemment pour lui communiquer

maître. Car a vous parler franchement, m'ajouta le marquis de Puyzieulx, plus je réfléchis sur la situation du Roi votre maître, et plus je suis convaincu qu'il lui convient de tenir avec ce pays-ci longues années. Soixante ou quatre-vingt ans ne seront peut-être pas trop; la Silésîe sera un objet continuel de convoitise pour les Autrichiens; plus leur puissance augmentera, et plus ils espéreront de reprendre la Silésie. En vous faisant cette observation, me dit le marquis de Puyzieulx, je ne prétends pas vouloir dire que ce ne soit pas aussi notre intérêt de tenir avec le Roi votre maître. Nous devons le faire, et le Roi en est persuadé.“

„Je répondis au marquis de Puyzieulx que je pouvais l'assurer en toute vérité que Votre Majesté était entièrement dans ces principes, mais qu'Elle Se flattait, aussi, qu'on avait pour Elle en France les sentiments d'un juste retour, parcequ'il [Puyzieulx] savait mieux que personne qu'il fallait une sincère réciprocité pour conserver longtemps une union comme celle qui devait subsister entre Votre Majesté et la France.“

la minute de la réponse que le ministère de Suède destine au ministre de Russie et sur laquelle il voudra bien se consulter avec la France avant que de la remettre audit ministre, j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous puissiez vous informer comment les ministres de France pensent là-dessus.

Parcequ'aussi le comte Tessin a insinué à mon ministre à Stockholm qu'il s'agissait d'obvier de bonne heure au mauvais usage que la cour de Russie pourrait faire de cette réponse auprès de ses alliés, qu'à cette fin-là le gouvernement de Suède serait bien aise que je voulusse concourir avec les cours de France et de Danemark à faire comprendre à celles de Vienne et de Londres comme quoi il était impossible à la Suède d'aller plus loin qu'elle n'avait déjà fait, et que ses déclarations précédentes avaient de quoi rassurer pleinement des craintes imaginaires et non fondées auxquelles on donnait un accès trop facile — mon intention est que vous en deviez communiquer d'abord avec le marquis de Puyzieulx, en lui déclarant de ma part que j'étais tout prêt à me concerter là-dessus avec la France, et dès qu'elle aviserait de satisfaire à cette demande du gouvernement de Suède et qu'elle ferait faire de pareilles représentations aux cours de Vienne et de Londres, j'y concourrais volontiers; que je me persuadais d'ailleurs qu'il serait de poids auprès de ces cours si nos ministres leur tenaient unanimement ces discours. Vous ne manquerez pas de me marquer de quelle façon le marquis de Puyzieulx se sera expliqué là-dessus envers vous.

Federic.

Nach dem Concept.