4121. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 14 février 1750.

Je ne doute nullement que le chancelier Bestushew ne tente jusqu'à l'impossible pour parvenir, s'il est possible, à regagner le Danemark; mais, selon mes lettres de Copenhague, l'on est en droit de croire que toutes ses tentatives n'aboutiront à rien, et, à ce qu'on me marque, le ministère de Danemark vient de donner depuis peu une réponse par écrit au baron de Korff sur les propositions que le major Rosen y a apportées, qui n'est pas fort satisfaisante pour la Russie.

De plus, je sais de bon endroit que la cour de Vienne n'est pas médiocrement alarmée du changement arrivé dans le ministère de Constantinople et surtout de l'audience qu'on prétend que l'ambassadeur de France et le résident de Suède ont déjà obtenue du nouveau Grand-Visir. Comme je suis persuadé que cet événement ne laissera pas de faire la même impression sur la cour de Russie, je présume que, quand cette cour s'apercevra que les ressorts sur lesquels elle a compté, lui manquent partout, elle deviendra plus modérée, bon gré mal gré qu'elle en ait, quoique je ne doute pas de l'envie qu'elle ait de renouveler ses démonstrations guerrières.

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Il serait superflu de vous recommander de tâcher d'approfondir au possible sur quoi il s'agit dans les chipotages entre le Chancelier et le sieur Guy Dickens, de même que dans le conseil de guerre qu'on va tenir là où vous êtes.

Federic.

Nach, dem Concept.