4125. AU CONSEILLER PRIVÉ DE CAGNONY A MADRID.

Potsdam, 14 février 1750.

Les compositions de musique de la façon du sieur Farinelli que vous m'avez envoyées de sa part jointes à votre dépêche du 19 de janvier dernier, m'ont été fort agréables; aussi ne manquerez-vous pas d'en faire mes remercîments audit sieur Farinelli en termes les plus<255> convenables; je vous sais de même bon gré de cette graine de melons que vous avez voulu me procurer.

Pour beau et bon que tout cela soit, je n'en souhaite pas moins d'être informé à présent plus particulièrement de vous du succès que pourra avoir la négociation dont vous êtes chargé principalement à la cour où vous êtes, et comme, selon votre susdite dépêche du 19 de janvier dernier, vous avez entretenu le ministre d'Espagne, de Carvajal, sur les motifs qui m'avaient déterminé de vous envoyer à sa cour, et que vous lui en avez fait une ouverture plus précise, je crois pouvoir compter que, quand vous lui en aurez parlé une seconde fois, vous serez à même de juger si par vos représentations et par les offres auxquelles vous autorisent vos instructions, ou au moyen des ressorts et intrigues que vous aurez à mettre en œuvre, vous effectuerez quelque chose de favorable ou non, ne voulant point vous céler que mon intention est de ne pas vous laisser passer un temps de trois mois là où vous êtes, et qu'ainsi, en cas que vous vous aperçussiez que vous pourriez ne pas réussir dans votre négociation, vous deviez m'en faire incontinent votre rapport, pour qu'alors je puisse vous rappeler sans perte de temps.

Étant au surplus persuadé que vous pourrez voir clair dans le succès de votre négociation, avant que la cour d'Espagne aille à Aranjuez, il serait superflu et inutile de vous faire parvenir ma résolution spéciale pour ce qui vous regarde relativement à ce voyage.

Federic.

Nach dem Concept.