4219. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 31 mars 1750.

Tout ce que vous me marquez par vos rapports du 17 et du 20 de ce mois, par rapport aux différentes façons de s'expliquer des ministres anglais sur les affaires du Nord, fortifie mes soupçons<319> contre leur sincérité, et je soupçonne d'autant plus le double cabinet' par les insinuations qu'on a faites à l'ambassadeur de France qu'il pourrait bien se dispenser du voyage d'Hanovre. J'espère cependant que la cour de Versailles ne donnera point dans des panneaux aussi grossiers et palpables que ceux-là. Je dois vous communiquer à cette occasion mes nouvelles de Russie de la plus fraîche date, en conséquence desquelles la cour de Russie répliquera encore à la dernière réponse qu'elle a reçue de la Suède, mais que cependant il n'était que trop certain que le chancelier Bestushew redoublerait ses agaceries et chicanes contre la Suède, de façon qu'il voudra la mettre, pour ainsi dire, au pied du mur, afin de l'engager, s'il y a moyen, à commencer, ellemême, la première le branle.

Federic.

Nach dem Concept.