4280. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 28 avril 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 14 de ce mois. J'ai eu tout lieu jusqu'ici de me louer de la façon droite et sincère dont la cour de Copenhague a agi pour la conservation de la tranquillité du Nord, et les déclarations qu'elle a fait faire vis-à-vis des deux cours impériales, n'ont pas laissé de faire impression.

Comme les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg, m'assurent presque positivement que la Russie, malgré toutes les grimaces qu'elle faisait, n'avait guère plus d'envie de rompre avec la Suède et que même le chancelier Bestushew n'oserait porter les choses à l'extrémité sans exposer sa fortune, mais que la Russie resterait armée et continuerait les ostentations guerrières jusqu'à la mort du roi de Suède, il y a à espérer que tout se pourra calmer encore

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Les lettres susdites me marquent encore que le sieur Guy Dickeas avait fait, dans la dernière conférence qu'il avait eue avec le chancelier de Russie, la déclaration de l'Angleterre d'une manière si ferme et si mâle que celui-ci en avait été bien embarrassé et fâché en même temps, et que le comte Bernes venait de recevoir des instructions de sa cour pour faire des représentations au nom de la Reine-Impératrice en faveur de la Suède.

Quant au ministre que la France enverra à Hanovre, je suis tenté de croire, par de certaines apparences, que ce sera le marquis de Valory qui pourra être nommé pour résider de la part de la France à Hanovre pendant le temps que le roi d'Angleterre y séjournera, ce que je pourrai vous apprendre en peu de temps avec plus de certitude.

Federic.

Nach dem Concept.