4367. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 16. Juni: „Je n'ai pas manqué de faire au comte d'Ekeblad, dans l'absence du président de la chancellerie, les représentations dont Votre Majesté m'a chargé pour lui,409-2 concernant le chevalier de La Touche. Il m'a répondu que la décision de son voyage roulait entièrement sur ce que l'ambassadeur de France trouverait à propos luimême, qu'à la vérité on avait communiqué à celui-ci les inconvénients qu'il entraînerait avec lui, mais qu'en même temps on lui avait assuré aussi qu'on était tout prêt de passer par dessus sans aucune difficulté ni opposition.“

Potsdam, 26 juin 1750.

J'ai appris avec satisfaction ce que vous m'avez marqué par votre dépêche du 16 de ce mois, par rapport à la façon sage et bonne dont le ministère de Suède s'est comporté vers la France à l'égard du chevalier de La Touche, et je suis surtout bien aise que la France ait pris cette affaire d'une manière également polie et complaisante. Malgré cela, je ne saurais pas vous céler que je ne puis pas encore tout-à-fait ôter de l'esprit les soupçons que j'ai qu'il faut qu'il y ait d'autres raisons que celles qu'on a prétextées, pourquoi le ministère de Suède a hésité de laisser passer ledit chevalier en Finlande; car pour celles qu'il allègue, j'avoue qu'elles me paraissent bien légères.

Au surplus, vous devez savoir que, selon mes dernières nouvelles de Pétersbourg, le chancelier Bestushew s'est bien gendarmé sur la déclaration relative aux affaires de la Suède que j'ai fait faire au ministre russe à Berlin, et que d'ailleurs il vient de rejeter tout nettement la proposition que la France a faite tout récemment à la cour d'Angleterre dont le marquis de Puyzieulx a fait part au baron de Bernstorff et dont le comte Lynar avait fait usage par ordre de sa cour.

Federic.

Nach dem Concept.

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409-2 Vergl. S. 389.