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Comme il y a quelques mois passés que Messieurs les ministres de France firent entendre au baron Le Chambrier que la France était toute disposée à m'aider d'engager quelques princes de l'Empire pour qu'ils fournissent, les circonstances le demandant, de leurs troupes,1 j'ai cru devoir vous avertir confidemment de tout ce que dessus, et de vous demander votre sentiment, si vous croyez qu'il conviendrait à votre cour que je fisse faire quelques ouvertures au duc de Brunswick pour le disposer à prendre des engagements avec nous moyennant quelques subsides que la France lui fournirait. Le moment à cela me paraît d'autant plus propre que d'un côté la cour de Londres ne voudra que difficilement se prêter à contenter là-dessus le duc de Brunswick, et que de l'autre le prince Ferdinand, frère du Duc, partira au premier jour d'ici pour aller séjourner quelques semaines à Brunswick, où ses affaires domestiques l'appellent, ce qui me fournira l'occasion de le charger de sonder le Duc sur cet engagement et de l'y disposer, pourvu que vous trouviez que cela saurait être de la convenance de la France.

Mais parceque le moment presse où le prince Ferdinand se mettra en voyage, je vous prie, Milord, de me marquer votre sentiment au plus tôt possible, et aujourd'hui encore s'il y a moyen.

Au surplus, je ne saurais finir sans vous demander un secret religieux sur toute cette affaire, en sorte même que vous n'en parlerez aucunement à mes ministres. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4551. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE RRANCE, A BERLIN.

Potsdam, II octobre 1750.

Milord. J'ai reçu votre lettre du 92 de ce mois, qui m'a fait d'autant plus de plaisir, parcequ'elle m'apprend que vous goûtez parfaitement mon idée au sujet des ouvertures à faire au duc de Brunswick.

Cependant, comme il faut surtout que je sache précisément jusqu'où votre cour voudrait bien aller relativement à la somme des subsides annuels à offrir au susdit Duc, le meilleur moyen pour en être bientôt instruit, sera que vous envoyiez un courrier, afin d'avoir les intentions de votre cour et si toute l'affaire lui convient ou non, par un autre courrier qu'on vous dépêcherait.

Je ferai, en attendant, entamer l'affaire, quoique uniquement pour pénétrer les sentiments du Duc là-dessus et toujours de la façon que, si contre mon attente votre cour ne la goûtait pas, je puisse d'abord la rompre.



1 Vergl. Bd. VII, 327. 400.

2 Sic. Das Schreiben Tyrconnell's (Antwort auf Nr. 4550) ist datirt „à Berlin ce 10 octobre 1750 à neuf heures du soir.“