<116> plupart du temps des gens de bien se meurent trop tôt et les méchants trop tard pour le monde, il faut appréhender que la même chose-n'arrive à l'égard du personnage en question.

Federic.

Nach dem Concept


4574. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 20 octobre 1750.

J'ai reçu à son temps vos rapports du 6 et du 9 de ce mois. Quant au plan prétendu que le parti contraire au ministère de Suède doit avoir ébauché et qui doit être bâti sur un fonds de 600,000 écus que la Russie doit avoir demandé à l'Angleterre pour conduire toutes les intrigues au but proposé, j'avoue que je doute encore de la réalité de ce plan, et quand même il existe, je compterai la cour de Russie pour bien habile, si elle sait escamoter à celle d'Angleterre une somme aussi forte que la susdite, étant assez connu que la dernière ne décline à présent rien tant que de fournir de l'argent.1 En attendant, comme la chose mérite quelque attention, je mettrai mes espions en campagne pour m'en éclairer, et si quelque chose en vient à ma connaissance, je ne laisserai pas de vous en avertir.

Federic.

Nach dem Concept.


4575. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 21 octobre 1750.

Votre rapport du 11 de ce mois m'est heureusement parvenu. Le caractère que vous me faites du marquis de Hautefort, et qu'il se laisse mener aux inspirations du sieur Blondel, ne me surprend point; je m'y suis attendu, quoique sans m'en inquiéter, puisque je connais le ministère de France trop éclairé et pénétrant pour qu'il se dirige en conséquence des rapports que les ministres à la cour où vous êtes lui donnent.2 En attendant la conduite que vous avez prise avec M. de Hautefort, est justement celle que je saurais désirer, et s'il est sujet à se corriger aux impressions du sieur Blondel, il faut bien qu'on attende que celui-ci soit parti.

Quant à ce qui regarde l'affaire de l'élection d'un roi des Romains en faveur de l'archiduc Joseph, je suis persuadé au fond que, dans la situation où se trouvent les affaires du temps, elle ne manquera à la cour de Vienne, mais il faut qu'elle n'y parvienne pas gratuitement et avant que d'avoir donné de bonnes paroles à ceux qu'elle aurait dû rechercher principalement pour arriver à son but, et pour ne pas se fortifier dans



1 Vergl. S. 73 Anm. 1 ; 90.

2 Vergl. S. 34; Bd. VII, 128.